Le bac, millésime 2005, n'est pas seulement celui du taux record des reçus. Le ministère des l'éducation a innové, cette année, dans la communication des résultats en décidant de les balancer exclusivement sur le net. Au grand bonheur des gérants des cybercafés qui en ont profité pour mettre du beurre à leurs épinards. Quarante dinars : c'est le prix que chaque candidat doit payer pour consulter le site www.onec-dz.org dans lequel sont affichés les noms des candidats reçus et recalés. Une situation inédite qui a donné lieu à des scènes sidérantes aux alentours des cybercafés, devenus en l'espace d'une soirée un lieu de convergence des lycéens et de leurs parents. Bien avant l'heure “h”, vingt-deux heures, de longues queues se formaient à l'entrée des cybers. Histoire de tromper leur impatience, ces lycéens, venus pour connaître leur sort, devisent de tout et de rien. Vingt-deux heures tapantes, c'est la bousculade. Dans certains cybers, c'est le gérant qui prend le numéro pour le vérifier et venir annoncer la bonne ou la mauvaise nouvelle ; dans d'autres, les candidats rentrent dans le cyber en fonction des postes disponibles. Le clou de ce spectacle inédit, c'est à la sortie. Les heureux lauréats affichent une mine réjouie, signe principal que le bac est dans la poche. Dehors, le futur étudiant est accueilli par des youyous stridents lancés par des parents ou des camarades de lycées. Fortunes inverses pour les recalés qui se précipitent pour s'éloigner des lieux. Les véhicules passant à proximité des cybers n'ont pas lésiné sur leur klaxon, une manière de participer à leur fête et saluer les lauréats. Ce spectacle inédit, ponctué par des larmes de joie, de déception, des acclamations, s'est prolongé jusqu'à tard dans la nuit de dimanche à lundi. Ceux qui ne sont pas encore à l'ère du net ont dû attendre, hier, pour se rendre dans les lycées où les résultats sont affichés. Une sacrée soirée que celle de dimanche. Et si tous les jours il y avait les résultats du bac, doivent se dire les gérants des cybers qui ont dû faire des recettes rondelettes. Ceux qui ont fait payer les pauvres potaches. Car certains l'ont fait “gratos”. N. A.