Le ministre de l'Intérieur et le ministre des Affaires étrangères ont indiqué qu'il n'a jamais été question de contact avec un mouvement rebelle. Le premier responsable de la sûreté nationale a estimé, hier, que le transférement de Amari Saïfi, dit Abderrezak El-Para, est possible vu que “les lois internationales nous donnent le droit de le juger en Algérie en tant que citoyen algérien”. Ali Tounsi n'a pas donné plus de détails sur ce dossier, se contentant de renvoyer la journaliste à la déclaration de Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Cette question a suscité une véritable polémique frôlant l'incident diplomatique entre Alger et N'Djamena. En effet, des organes de la presse nationale avaient rapporté, suite à une conférence de presse animée à Djenane El-Mithaq, à l'occasion de la visite de la ministre française de la Défense, Mme Michèle Alliot-Marie qu'El-Para sera rapatrié et jugé en Algérie. Les articles publiés ont attribué des propos au ministre de l'Intérieur selon lesquels des négociations seraient en cours entre les autorités algériennes et le mouvement armé rebelle, le MDJT au Tchad pour l'extradition d'El-Para. Cette sortie médiatique a fait réagir les autorités tchadiennes qui ont invité notre ambassadeur à N'Djamena à s'expliquer sur la question. Pour sa part, le ministre de l'Intérieur s'est déclaré “surpris” que ces propos “aient été déformés par un journaliste” en précisant, hier, devant la presse nationale lors de l'accueil du ministre marocain de l'Intérieur M. Al-Mustapha Sahel, qu'il avait dit : “Nous avons des contacts en vue d'obtenir l'extradition et de faire juger ce criminel à Alger”. Et d'ajouter : “Quand on parle d'extradition, il s'agit de discussions entre les Etats. C'est un problème de sémantique, c'est sûr, mais la sémantique ne doit pas s'éloigner de la substance”, a précisé M. Zerhouni. Manière de dire qu'il n'est pas question pour l'Algérie de traiter avec des mouvements rebelles. Hier, lors de son passage au Forum de l'ENTV, le ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem, a indiqué que l'Algérie ne négociera jamais avec un mouvement rebelle et qu'elle s'en tient à la légalité internationale. Sur un autre volet, la question sécuritaire à Alger a été abordée sous ses multiples facettes, lors de l'émission radiophonique, par Ali Tounsi. Il a soulevé le manque d'effectif au niveau de la capitale en l'estimant à 12 500 policiers pour une population officielle de 3 millions, chiffre qui est très faible en matière de sécurité à Alger. Des recrutements de nouveaux éléments sont en cours sur demande du gouvernement. Quant à la question relative à la recrudescence des attentats dans la capitale et son infiltration par des groupes terroristes, surtout avec le récent attentat à la voiture piégée contre la centrale électrique du Hamma, le directeur général de la police a été évasif et a tenté de minimiser la réalité de la situation en comparant Alger à Paris et à New York. “Même dans ces villes, la menace terroriste reste omniprésente”, explique-t-il, tout en reconnaissant que les terroristes jouissent de soutiens et de relais au niveau de la capitale. M. B.