«Des contacts sont établis avec le Tchad» Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M.Nordine Yazid Zerhouni, a reconnu l'existence de contacts entre le gouvernement algérien et les autorités tchadiennes, pour l'extradition du chef du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc), Amari Saïfi dit Abderrezak El Para, fait prisonnier au Tchad, en mars dernier par le mouvement rebelle, le Mjdt. Lors d'une conférence de presse animée en marge de la cérémonie d'installation officielle du nouveau wali d'Alger, M.Mohamed Kebir Addou, en remplacement de M.Abdelmalek Nourani, le ministre d'Etat a précisé que «des contacts sont établis avec les autorités tchadiennes dans le but d'arriver à l'extradition d'Abderrezak El Para». En revanche, il a infirmé tout contact avec le mouvement rebelle tchadien du Mjdt avant de souligner «la question est trop sensible pour donner plus de détails à l'heure actuelle» pour préciser ensuite que «les choses se déroulent normalement jusqu'à présent entre le gouvernement algérien et les autorités tchadiennes». Interpellé à donner sa lecture du documentaire consacré à El Para et présenté par une chaîne de télévision française, M.Zerhouni a rétorqué «je n'ai même pas vu l'émission. En outre, El Para n'est pas aussi important dans la lutte anti-terroriste, cependant, il sera jugé en Algérie pour ses crimes». Cette sortie médiatique du premier policier de l'Etat vient confirmer les propos du ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, M.Abdelaziz Belkhadem qui avait précisé, lors du forum de l'Entv que «l'Algérie ne négocie pas avec des groupes rebelles au détriment d'un Etat souverain et ami». Le chef de la diplomatie avait déjà reconnu, au cours de ce même forum, l'existence de contacts entre des Etats, sans pour autant les citer, pour arriver à cette extradition. Sollicité à donner plus de précisions sur les conditions pour la réouverture des frontières algéro-marocaines M. Zerhouni a souligné qu'il ne suffit pas de délivrer un simple visa pour que tout rentre dans l'ordre. «La réouverture des frontières algéro-marocaines est conditionnée par les résultats auxquels aboutiront les travaux des commissions mixtes récemment installées», a souligné le ministre. Ces commissions se penchent sur des mesures spécifiques à mettre en application en matière de coordination dans la lutte contre le terrorisme, la sécurité des biens et des personnes algériennes et marocaines en visite dans les deux pays, la lutte contre les stupéfiants et les fléaux de la contrebande. Interpellé sur le nouveau code communal, le conférencier a affirmé que «celui-ci est fin prêt depuis novembre 2002, mais au vu de l'agenda chargé de l'ancien gouvernement, le dossier n'a pas été présenté en conseil de gouvernement». Invité à donner plus de détails sur le contenu du nouveau code en question, le ministre d'Etat a indiqué «le nouveau code a pour objectif de définir les relations entre les présidents d'APC et les secrétaires généraux ainsi que les relations entre les P/APC et l'administration de tutelle». Néanmoins, M.Zerhouni a tenu à préciser que l'administration ne jouera que le rôle de contrôleur dans la gestion des biens de l'Etat. Un système rigoureux sera imposé par le nouveau code dans la gestion des affaires de la commune, avec une plus grande ouverture à la société civile et au mouvement associatif et une meilleure transparence dans la gestion des affaires courantes. La nouveauté dans ce code réside dans le fait que «les maires seront dorénavant responsables civilement et pénalement de leurs actes aussi bien légaux qu'illicites». Pour expliciter davantage ses propos, le ministre de l'Intérieur a cité l'exemple de certains maires ayant causé de graves préjudices, notamment financier au Trésor public et ce, en violation du code communal. «Certains P/APC ont pris des décisions contraires aux intérêts de la commune, par exemple en démolissant des bâtisses de privés que l'Etat a dû rembourser car la décision n'était pas conforme aux lois de la République ni à l'intérêt public,» a rapporté M.Zerhouni. Apostrophé sur le fait que plusieurs associations se sont vu retirer leur agrément, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a souligné: «Une refonte de la loi sur les associations sera bientôt soumise aux parlementaires du fait que plus de 60.000 associations sont devenues un fonds de commerce». Interpellé sur le taux de criminalité en hausse, le représentant du gouvernement l'a expliqué par le déficit de formation des agents de la sûreté. Cette carence trouve son explication, selon Zerhouni, dans le fait que durant la dernière décennie, l'Etat s'est vu dans l'obligation de recruter massivement, en raison de la lutte anti-terroriste, au point que l'effectif des éléments de la Gendarmerie nationale et de la police a été multiplié par quatre, sans toutefois tenir compte de la formation. D'ailleurs, M.Zerhouni s'est désolé que la majorité des agents de la circulation routière ignore le code de la route. Mais auparavant, il a tenu à mettre en exergue le travail accompli par Abdelmalek Nourani, à la tête de la wilaya d'Alger, au vu des réalisations effectuées durant les quatre années écoulées. M.Zerhouni s'est également dit «satisfait» du règlement de la plupart des problèmes causés par les deux catastrophes naturelles qu'a connues la wilaya d'Alger.