Khartoum fait montre de disponibilités pour parvenir à une solution dans le Darfour. Le coordinateur de l'ONU pour l'Afrique, l'ex-diplomate algérien, Mohammed Sahnoun, a rencontré à Genève des représentants des groupes de rebelles au Darfour. Tandis que la Grande-Bretagne et l'Australie se sont déclarés prêts à envoyer des contingents militaires dans cette région de l'ouest du Soudan en proie à une crise humanitaire, si Khartoum le demande, Jack Straw, ministre britannique des Affaires étrangères, doit se rendre fin août au Soudan. Khartoum a traduit, pour sa part, des dizaines de miliciens accusés de génocides contre les populations du Darfour. Ce ne sont que des lampistes, mais cela signifie que le régime de l'ex-général Bachir a plié sous la menace de représailles brandie par l'Europe et les Etats-Unis et les exhortations de ses pairs africains. Le haut représentant pour la politique étrangère de l'UE, Javier Solana, a appelé au respect du cessez-le-feu, exigeant de Khartoum le désarmement des milices progouvernementales, djandjawids, sous le contrôle de la mission de l'Union africaine. L'Ue invite explicitement le régime soudanais à arrêter les chefs des djandjawids responsables des violations des droits de l'homme au Darfour, exigeant un accès total et sans obstacle dans la région. Le Darfour, dans l'ouest du Soudan, est le théâtre, depuis début 2003, d'affrontements entre forces gouvernementales, appuyées par des milices arabes et plusieurs mouvements rebelles. Ce conflit a fait entre 30 000 et 50 000 morts, plus d'un million de déplacés et près de 150 000 réfugiés au Tchad voisin, selon l'ONU qui craint un désastre humanitaire. Les violences se poursuivent en dépit d'un cessez-le-feu signé en avril. R. I.