Quelque 500 intellectuels et étudiants ont manifesté hier à Souleïmaniyah pour exiger l'indépendance du Kurdistan d'Irak et revendiquer la ville pétrolière de Kirkouk. La manifestation a eu lieu en dépit d'une interdiction des autorités de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) de Jalal Talabani, qui contrôle cette province, dans le nord-est de l'Irak. Les manifestants se sont rassemblés sur la place Azadi (Liberté) et ont marché vers un bâtiment du gouvernement local, derrière deux bannières : l'indépendance pour le Kurdistan et Kirkouk, ville kurde. Une délégation a remis un mémorandum des indépendantistes, qui ne sont membres d'aucun parti, à un représentant de l'UPK, parti associé au gouvernement irakien d'Iyad Allaoui. Les Kurdes exigent aussi de dessaisir le tribunal spécial irakien du procès de Saddam et de confier son instruction à un tribunal international où seront associés les Kurdes. Ils veulent voir ajouter aux chefs d'accusation de l'ancien président irakien le dossier de l'arabisation des Kurdes. Les manifestants, qui revendiquent Kirkouk, considèrent que Saddam avait changé la composition ethnique de cette ville pétrolière en encourageant les Arabes à s'y installer aux dépens des Kurdes. Ce défilé est l'une des rares manifestations pour l'indépendance du Kurdistan d'Irak, idée qui ne figure pas dans les programmes des deux principaux partis kurdes, l'UPK et le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani qui contrôle les provinces d'Erbil et de Dohouk. Ces deux partis, tout en défendant l'autonomie des régions qu'ils contrôlent, ont accepté l'idée d'un Irak fédéral, consacrée dans la Constitution provisoire adoptée en mars dernier. R. I./A.