Après les promesses, Nicolas Sarkozy passe aux actes. Pour la seconde fois en deux mois, le ministre français de l'économie et des Finances sera, aujourd'hui, à Alger pour une visite de travail destinée à concrétiser les projets discutés le 4 juin dernier lors de son premier voyage en Algérie. Dans ses bagages, beaucoup d'annonces d'importance. En effet, selon les informations recueillies par Liberté auprès de sources concordantes, Nicolas Sarkozy annoncera aujourd'hui la reconversion d'une nouvelle tranche de la dette algérienne en investissements français en Algérie. Elle pourrait atteindre le montant record de 160 millions d'euros qui viendront s'ajouter aux 110 millions déjà annoncés. Ce qui portera à 270 millions le total de la dette susceptible d'être convertie en investissements. Mais la reconversion de la dette n'est pas une fin en soi : “Il faudra trouver des investisseurs français intéressés par des projets de plus de 10 millions d'euros en Algérie. Pour les investissements inférieurs à cette somme, l'utilisation de la reconversion de la dette n'est pas intéressante pour l'investisseur”, explique un spécialiste des questions économiques. Autre annonce importante attendue aujourd'hui : un prêt de la Coface à l'Etat algérien. Ce prêt de seulement quelques millions d'euros qui pourrait intervenir sous forme d'une augmentation de l'enveloppe de garanties de l'organisme d'assurance, devrait permettre d'améliorer l'image de la Coface auprès des Algériens. Ces derniers lui reprochent d'être sévère dans son appréciation du risque algérien malgré une nette amélioration de la situation économique en Algérie. La présence à Alger du ministre français de l'économie sera aussi l'occasion pour Alstom de finaliser la signature du projet d'électrification du réseau ferré de la banlieue d'Alger. La concession des eaux de la capitale, un projet convoité par plusieurs groupes français, sera également évoqué par les deux ministres. Côté protocole, Nicolas Sarkozy déjeunera avec le président Bouteflika. Une occasion pour le numéro deux du gouvernement français de s'excuser une nouvelle fois de ne pas pouvoir venir en séjour privé à Oran, comme le souhaitait le chef de l'Etat algérien. Auparavant, Abdellatif Benachenhou et Nicolas Sarkozy auront signé un “mémorandum de coopération pour la croissance et le développement”. Premier exemple de la nouvelle approche du partenariat économique entre les deux pays : le financement par la France de 50% du projet du métro d'Alger. La part réservée à l'Algérie dans la Réserve pour les pays émergents (RPE) devrait également être augmentée sensiblement. L'argent de la RPE, généralement réservé au financement des grands projets, a déjà servi dans le projet de déminéralisation des eaux saumâtres de Brédeah, près d'Oran. La gestion de cette station a été confiée à Dégremont (Suez) pour près de 10 millions d'euros. Un financement complémentaire pour la réalisation du barrage de Taksebt (Tizi Ouzou) pourrait également être assuré par la RPE. Pour sa part, l'Agence française de développement (AFD) s'apprête à débloquer un fonds spécial pour les PME qui souhaitent s'implanter ou investir en Algérie. Désormais, l'Algérie accède au même titre que le Maroc à tous les fonds et mécanismes de financements disponibles en France. L. G.