D'ici à lundi, si les pouvoirs publics persistent dans leur indifférence, le recours à la grève générale sera incontournable. Les boulangers ont décidé de reporter la réunion prévue pour ce jeudi au lundi 2 août avec le secrétariat national de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa). Cette rencontre a pour principal ordre du jour de fixer la date de la grève générale nationale décidée à l'unanimité et à main levée par les représentants des boulangers de toutes les wilayas, réunis en assemblée. La décision du report a été prise suite au communiqué du gouvernement paru mercredi dernier dans la presse infirmant toute éventualité de hausse des prix du pain. L'Exécutif a, en outre, appelé l'ensemble de la corporation à faire preuve de sagesse et d'esprit de responsabilité. Prenant en considération ces deux paramètres, le Comité national des boulangers (CNB) a répondu favorablement aux doléances du gouvernement. Cependant, le CNB, qui affirme avoir toujours privilégié la sagesse et le sens de responsabilité comme ligne de conduite, attend des propositions de solutions concrètes, réalisables sur le terrain et équitables de la part du gouvernement. “Si les pouvoirs publics veulent satisfaire la population en maintenant les prix du pain, ils doivent en revanche se pencher sur le cas des boulangers en révisant leur marge bénéficiaire”, dira M. Benabdesslam, secrétaire général du CNB. Le SG de cette organisation demande au gouvernement, qui a pris en main le problème, une alternative à cette éventuelle augmentation des prix. Le recours à la grève étant un droit, le Comité des boulangers n'hésitera pas à opter pour cette action de protestation afin de mettre un terme à une attente de plus de six mois, sans résultats, si des solutions alternatives ne viennent pas de la part des responsables concernés. Pour rappel, face à l'indifférence du gouvernement quant à la mise en application de leurs revendications, les boulangers ont déjà affiché leur mécontentement où dans certaines wilayas, la réaction des boulangers a dégénéré des émeutes. Ces commerçants ont exprimé leur crainte pour l'avenir de leur activité. Le CNB affilié à l'Union générale des commer-çants et artisans algériens (Ugcaa) estime qu'il s'agit de droits légitimes et individuels des boulangers qui se sentent frustrés après une attente de plus de 6 mois. “Les diverses phases de dialogue et de concertation, les différentes propositions émises et étudiées durant plus de 6 mois devraient être suivies d'une satisfaction générale de toutes les parties”, précisera M. Benabdesslam. “Nous n'y pouvons rien au sein du Comité car ce sont des réactions individuelles pour les promesses de réajustement des prix du pain et l'annulation du décret du 13 avril 1996 qui est devenu obsolète après huit années d'existence”, ajoutera le SG du CNB. Pour cela, le Comité a décidé de réagir sagement avec beaucoup de célérité pour éviter toute perturbation et tout dysfonctionnement. L'objectif de l'organisation, estime M. Benabdesslam, est de ne pas basculer dans l'anarchie qui provoquera une disparité des prix du pain à l'échelle nationale d'une wilaya à une autre. “Conscients de la sensibilité et de l'importance du problème, la corporation des boulangers a toujours agi avec sagesse et esprit de responsabilité dans toutes les démarches entreprises pour faire valoir ses droits légitimes dans un cadre légal et conforme aux lois et règlements de la République”, lit-on dans le communiqué transmis à notre rédaction. B. K.