Une étude sur la conjoncture de l'économie algérienne pour l'année 2002 souligne une “accélération” de la croissance hors hydrocarbures et hors agriculture et une reprise ''notable'' des investissements à la faveur d'un environnement économique stable. Cette étude, présentée hier lors d'un séminaire organisé à Alger par la Chambre française de commerce et d'industrie en Algérie (cfcia), estime que les prévisions de croissance de la loi de finances 2003 fixées à 4%, devraient se réaliser et pourraient être maintenues, voire dépassées sur le moyen terme. Selon M. Ighil Ahriz, qui a réalisé l'étude, les indicateurs macro-économiques fondamentaux marqués par une inflation contenue et des réserves de changes confortables, plaçant l'Algérie à l'abri de retournements conjoncturels, sont un signal fort pour les investisseurs. Ainsi relève l'étude, les importations en biens d'équipements ont crû d'environ 36% au cours des 9 premiers mois de 2002 par rapport à la même période de l'année précédente alors que les investissements globaux ont atteint 1 047,2 milliards de da dont 500 milliards de DA réalisés par le secteur privé. En 2002, l'indice des prix à la consommation a connu une hausse modérée et les craintes de tension inflationniste ne se sont pas concrétisées en dépit de la dépréciation du da (-1,3%) alors que les prix à la production ont augmenté de 2,8% pour le secteur industriel public et sont restés stables dans le privé (- 0,1%). Cependant, est-il précisé, la courbe ascendante du chômage ne pourra être infléchie qu'au prix d'un taux de croissance de 7%, sachant que le marché du travail enregistre quelque 290 000 nouveaux arrivants par an. Par ailleurs, l'étude prévoit pour 2002 une évolution positive pour les secteurs de l'eau, l'énergie, les transports et communication, le BTP, les matériaux de construction et les bois alors que les perspectives seraient moins attrayantes pour les textiles, les cuirs et les industries agroalimentaires avec une certaine atténuation pour ces dernières qui disposent d'une bonne trésorerie (28,5 milliards de da). Il est également relevé, au chapitre situation des entreprises, qu'aucun indicateur ne laisse supposer que la situation des entreprises privées se soit dégradée et hormis l'agriculture où la baisse a touché le segment céréalier, l'ensemble des autres secteurs d'activité a connu une croissance plus au moins forte, y compris dans l'industrie où elle est estimée à au moins 5%. Sur le plan financier, il est noté une progression des réserves de changes à près de 21 milliards de dollars en 2002 contre un stock de la dette en diminution (22,6 MD USD, en 2001, et 20,8 MD USD en 2002), soit un ratio dette/Pib de 38% et un service de la dette rapporté aux exportations d'un peu plus de 20%. Concernant l'évolution sectorielle, l'étude indique que pour l'agriculture la production a baisse de 1,3% alors que pour les hydrocarbures, la croissance s'est limitée à 1,5% sous l'effet des limites des quotas Opep. Pour l'industrie, l'étude note que le secteur public a connu une baissé de 3,6% au premier semestre et souligne la faiblesse des investissements limités à un peu plus de 10 milliards de da.