Le procès en appel de Hamid Mebarki, le principal accusé dans la mutinerie de Serkadji, aura lieu aujourd'hui au tribunal de Sidi M'hamed. Renvoyé quatre fois consécutives depuis sa réouverture, le 2 juillet dernier, l'affaire, et à en croire les propos du juge chargé de l'affaire, M. Abiza, devra passer aujourd'hui «quelles que soient les raisons». Cette mise en garde a été adressée à la défense le 21 juillet. Rappelons que ce jour-là, Mme. Boumerdassi Hassiba, l'avocate de la défense, a introduit une demande de report afin de permettre à son collègue M.Mercheri Bachir, absent pour des raisons non révélées, d'assister à l'audience. Cette demande a été justifiée aussi par l'absence des témoins «clés» dans l'affaire, qui sont les prisonniers ayant pris part à la prise d'otage dans ledit établissement pénitentiaire le 21 février 1995 et le directeur de Serkadji et son adjoint. Contactée hier par nos soins, Mme Boumerdassi a précisé que les convocations sont normalement transmises aux témoins concernés. Affirmant par ailleurs que dans le cas des prisonniers, il sera très difficile de les réunir tous demain «sachant qu'ils ont été transférés de leur lieu de détention au lendemain de la mutinerie», Le 15 juillet, M.Mecheri a exigé aussi la convocation du juge d'instruction qui avait mené l'enquête au lendemain de la mutinerie «afin de dévoiler les dépassements ayant accompagné cette enquête». Mecheri a averti ce jour-là la cour que les avocats de la défense refuseront de plaider si leurs doléances ne sont pas satisfaites. De son côté, le tribunal a rassuré la défense que «les témoins seront destinataires de convocations nominatives». «Il n'y a aucune raison objective qui empêche la cour de répondre à cette demande», précise un membre du jury. En dépit de cela, la plupart des témoins étaient absents lors de la dernière audience. Ce qui a amené la défense à menacer de se retirer. En effet, selon Mme Boumerdassi, les déclarations des témoins sont capitales pour prouver la complicité «d'autres parties dans ce carnage». Une thèse défendue par des ONG internationales des droits de l'Homme et par la ligue d'Ali Yahia Abdenour, et discréditée par les autorités officielles. Notons que Hamid Mebarki a été jugé pour la première fois le 14 janvier 1998 avec 37 autres accusés. Le deuxième procès, qui a eu lieu en mars 2001, avait permis d'innocenter les quinze prévenus. Mebarki, quant à lui, a été condamné à perpétuité. L'affaire est rejugée après le pourvoi en cassation de la défense. «Ce qui est déjà une victoire», selon Mme Boumerdassi, laquelle n'a pas écarté un nouveau report.