Il faut peut-être attendre l'arrivée des démocrates à la Maison-Blanche pour espérer un éventuel changement de la politique irakienne de Washington. La violence s'installe en Irak. Des milliers de morts sont à déplorer. L'Amérique n'a pas de solution politique. La guerre déclenchée pour renverser le régime dictatorial de Saddam Hussein va durer. Ses objectifs liés bien évidemment au contrôle de la deuxième réserve mondiale en pétrole risquent de ne pas être atteints en raison de l'instabilité persistante dans le pays de Saddam. Alors qu'aucune perspective d'un règlement négocié de la crise n'est en vue, voilà que l'armée réprime dans le sang tout soulèvement des populations contre l'occupation. Le recours à l'aviation devient systématique. À la violence des missiles US, la résistance répond par une autre violence, celle des véhicules piégés et des embuscades. Quinze mois après la chute de Bagdad, le pays est rentré dans la phase de l'embrasement. Les Américains ne comptent pas se retirer pour le moment, et le président Bush fait de sa guerre en Irak un thème de campagne pour la présidentielle de novembre. L'opinion publique américaine est désormais contre le maintien des troupes alors qu'elle était à 70% favorable aux thèses de l'actuel locataire du Bureau ovale à la veille du début du conflit en mars 2003. La communauté internationale quant à elle, prisonnière de la mainmise de l'administration US sur la diplomatie mondiale n'a pas son mot à dire. Il faut peut-être attendre l'arrivée des démocrates à la Maison-Blanche pour espérer un éventuel changement de la politique irakienne de Washington. Le rival de George Bush préconise en effet une évacuation échelonnée des soldats si jamais il est élu. John Kerry, vétéran du Vietnam, veut apparemment sauver l'Amérique d'un second Vietnam. En attendant le verdict des urnes, la guerre se poursuivra avec son lot quotidien de morts, de blessés, d'orphelins, de destructions et de déchirure de plus en plus approfondie au sein d'une société irakienne farouchement opposée à l'invasion. S. T.