Une fois de plus, le stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou aura été le théâtre de graves incidents qui n'ont certainement rien à voir avec le sport. Sinon, comment expliquer cette hystérie et ce déchaînement en fin de match, où les brigades anti-émeutes ont dû user, comme de coutume, de gaz lacrymogènes pour faire face à une situation explosive. Pourtant, rien ne laissait présager un tel gâchis. Pour la circonstance, la JSK avait organisé un gala artistique pour fêter son dernier trophée africain et l'on devait alors avoir droit à une grande fête du sport pour honorer tel qu'il se doit ces vaillants Canaris qui avaient pourtant comblé d'aise, deux semaines auparavant, tout le peuple algérien. Il est vrai que la JSK devait offrir à son public une victoire de circonstance pour célébrer de telles retrouvailles après le sacre de Yaoundé, mais le football qui doit être certainement replacé dans son véritable contexte n'est pas une science exacte. Sûrement crispés par l'importance d'un tel événement, les Canaris n'ont pas eu leur rendement habituel face à une formation oranaise très bien organisée et superbe d'aisance technique et de maîtrise collective. Malgré leur domination très souvent désordonnée et franchement stérile, les Kabyles se sont fait piéger finalement par le MCO qui profita de grands espaces dans la citadelle kabyle pour planter un but assassin signé Daoud dans le temps additionnel (92'). Pourtant, après le coup de sifflet final de l'excellent arbitre, M. Berber, les Oranais avaient été bel et bien ovationnés par le public, nombreux, qui avait eu bien du mal à s'entasser dans le stade du 1er-Novembre de plus en plus exigu. Des incidents éclatent en fin de match Malheureusement, le sport aura cédé bien vite à la déraison et à la violence aveugle, et les premiers projectiles fusèrent vers la tribune officielle puis vers le parking du stade où de nombreux véhicules ont vu leurs vitres voler en éclats. La réaction des brigades anti-émeutes ne tarde pas et les gaz lacrymogènes refirent leur apparition dans une arène où, pourtant, seul le sport avait le droit de cité. Si tous les acteurs de cette rencontre âprement disputée avaient étaient épargnés (joueurs des deux camps l'arbitre compris), il n'en demeure pas moins que la violence a fait rage tout autour du stade. Même un minibus de transport de la JSK n'a pas échappé à une telle folie puisqu'il a été carrément basculé vers la chaussée pour être malheureusement incendiée, alors qu'un véhicule de la Radio nationale a été littéralement saccagé. À l'hôpital Nédir-Mohamed, on a signalé de nombreux blessés parmi les spectateurs comme chez les agents de l'ordre, et les dirigeants de la JSK étaient visiblement sous le choc après un tel cauchemar. Chay appelle à la raison Pourtant, avec son sens habituelle de la sportivité, le coach français Jean-Yves Chay s'efforce longuement de replacer le match dans son contexte purement sportif. “C'est après tout un match de football où il y a un vainqueur et un vaincu. En football, il y a des petites et des grandes victoires, il y a aussi des défauts et il ne faut pas que le sport déborde de son cadre propre”, disait Chay. “Pourtant nous avons largement dominé les débats, notamment en seconde mi-temps, mais nous n'avons su conclure au bon moment. Et à défaut de s'en prendre aux joueurs, les supporters de la JSK devraient, au contraire, protéger leur club qui a besoin d'eux à tout moment”, devait ajouter Chay visiblement déçu par la tournure des évènements. Mechri et Bensaoula aux anges Dans le camp oranais, l'heure était à l'euphorie, bien évidemment. Tedj Bensaoula estime : “Le MCO a eu beaucoup de mérite à gérer la situation face à une JSK pourtant très bien organisée.” “Je pense que notre mérité était de garder notre sang-froid et de saisir notre chance au bon moment”, ajoutera Tedj tout heureux d'assister désormais Abdellah Mechri dans la barre technique du MCO. De son côté, ce dernier était tout aussi ravi par la grosse performance de ses poulains. “Je pense que nous avons réussi la même performance que l'année dernière face au Chabab de Belouizdad. Le MCO est capable de s'imposer même en dehors de ses bases et nous allons nous accrocher désormais à la première place de toutes nos forces”, lança tout de go le coach oranais. M. H.