Profondément affecté, M. Nacer Amokrane était atterré et en grand émoi, en nous appelant à la rédaction : sa mère a été sauvagement assassinée. Cela s'est passé à Béjaïa, le mardi 10 août 2004. Mais le corps de la victime n'a été découvert que le vendredi 13 août, et n'a été inhumé que mardi dernier, après d'abracadabrantes péripéties. La victime, Mme Vve Amokrane née Cherart Djedjigha, une vaillante moudjahida et veuve de chahid âgée de 76 ans, se trouvait seule chez elle, dans sa villa sise au lotissement Zérara, à Béjaïa, quand d'obscurs individus se sont présentés à son domicile sur les coups de 16h. Leur mobile premier était visiblement le vol. “Ils ont fait subir à ma mère des sévices innommables. Ils l'ont ligotée et torturée pour qu'elle leur dise où elle avait caché argent et bijoux. Ensuite, ils l'ont poignardée avant de s'emparer de tout ce qu'il y avait comme objet précieux : or, bijoux, argent, dont une somme en devises d'une valeur de 10 000 euros. La maison était sens dessus dessous. Ils ont même cassé les murs. Ils ont opéré un véritable déménagement, en laissant une grande mare de sang derrière eux”, raconte Nacer Amokrane avec émotion. Si le crime en lui-même est un musée de l'horreur, M. Nacer Amokrane n'en est pas moins choqué par la “lâcheté” du voisinage et la pleutrerie dont il a fait l'objet dans cette triste affaire. “Je tiens les voisins pour complices par leur silence et leur lâcheté. Ma pauvre mère n'arrêtait pas de crier au secours, et aucun d'eux n'a eu la présence d'esprit d'appeler la police. Pourtant, de la pièce où elle se trouvait à la porte des voisins, il y avait à peine quatre mètres. Cette attitude scandaleuse m'a amené à déposer plainte contre tout le voisinage pour non-assistance à personne en danger”, dit M. Amokrane. Le fils de la victime a tenu à saluer le dévouement de la police et la célérité avec laquelle elle a pris en charge cette affaire. R. N.