L'affaire remonte à novembre 2003. L'affaire de l'octroi de visa à un Algérien présumé terroriste a été à l'origine d'une dispute qui a éclaté à la mi-juillet entre deux ministres du gouvernement fédéral allemand. En effet, Le ministre allemand de l'Intérieur, Otto Schily, a carrément sermonné son collègue chargé de la Diplomatie, Joschka Fischer, et ce, pour un visa délivré à un Algérien, c'est ce qu'a déclaré, hier, une porte-parole du ministère des Affaires étrangères. La genèse de l'affaire remonte à novembre 2003 lorsque l'ambassade d'Allemagne à Alger avait délivré un visa à un Algérien qui souhaitait rejoindre son épouse allemande. Cependant et selon l'hebdomadaire allemand Focus dans son édition qui paraîtra demain, cet Algérien figurait sur la liste européenne de personnes soupçonnées d'apporter une aide financière ou logistique à des groupes terroristes. Pis, la même source ajoute que la police fédérale (BKA) avait opposé son refus à l'octroi de visa à l'Algérien. Ce genre d'erreur liée à la sécurité politique est impardonnable auprès des responsables fédéraux. C'est ainsi que le ministre de l'Intérieur a écrit une lettre officielle à son collègue des Affaires étrangères pour lui rappeler les erreurs commises en matière de délivrance de visas aux étrangers. Le journal Focus citera cette lettre dans le numéro de demain : “L'émission de visas au mépris d'impératifs de sécurité politique est, au vu des menaces du terrorisme international dont vous avez connaissance, irresponsable et inexcusable”, a écrit Schily à Fischer. Le ministre durcit encore le ton en relevant, selon Focus : “Quatre erreurs en peu de temps ont été commises dans l'octroi de visas”. Le contenu de cette lettre a été également confirmé par une porte-parole du ministère de l'Intérieur, tout en précisant qu'elle traite “de cas connus et clarifiés datant de 2003”. Il faut, cependant, rappeler que le ministre de l'Intérieur allemand reste l'artisan majeur de la nouvelle loi sur l'immigration qui a été votée en juillet dernier par le Bundestag, la Chambre basse du Parlement allemand. Ce nouveau texte qui entrera en vigueur en janvier prochain vient ainsi limiter l'immigration et contrôler les flux migratoires selon les besoins économiques de Berlin. C'est dire que la politique sécuritaire reste un volet d'une extrême importance pour le pays. R. H.