Le risque est grand de voir les terroristes du Gspc venger leur mésaventure sur les otages restants. Berlin, qui semble savoir à quoi s'en tenir, a donné le ton, hier, quelques heures après l'annonce de l'assaut réussi des troupes d'élites algériennes en mettant en avant son «inquiétude» sur le sort des quinze touristes encore détenus par les hommes de Hassan Hattab. Cela a fortiori que des sources parlent de 9 activistes islamistes abattus durant l'opération. Les ravisseurs, vraisemblablement, se seraient scindés en deux groupes. C'est une supposition confirmée, hier, par une source proche du ministère de l'Intérieur algérien. C'est ce qui expliquerait que seule une partie des touristes a été libérée. Le ministre allemand des Affaires étrangères, qui se trouvait à Alger quelques heures avant l'assaut, a réagi par «paliers» à l'information. Parmi les quinze touristes encore détenus se trouvent dix Allemands, un Néerlandais et quatre Suisses. Le ministre allemand de l'Intérieur, Otto Schily, dans une interview accordée à la chaîne ZDF, a été le premier à réagir pour formuler son espoir que «les autres soient bientôt libérés». Quelques heures plus tard, un appel pressant du gouvernement berlinois, par la voix de son porte-parole, demandait que «la vie des otages restants ne soit pas menacée». Cet appel, déjà inquiétant, a fini par faire place à une appréhension clairement affichée par la même voix. Thomas Steg, en effet, sans expliquer ses sources d'informations, a indiqué que «les 15 otages européens encore détenus dans le Sahara algérien sont dans une situation précaire». L'affaire, n'est donc pas près de connaître son épilogue, quoiqu'un second coup de théâtre ne semble pas exclu dans les prochaines heures, c'est-à-dire une seconde opération tirée de la même veine que la première. C'est sur des supputations pareilles que Berlin semble donner libre court à ses inquiétudes qui ont vite fait d'éclipser sa satisfaction face à la libération des 17 otages, dont 6 de ses ressortissants. Les autres capitales concernées ne sont pas en reste puisque Vienne a, elle aussi, mitigé sa réaction même si ses dix touristes ont été retrouvés sains et saufs. Les quatre touristes suisses, eux, sont toujours détenus par un second groupe sans qu'aucune autre information filtre à ce sujet. Berne a pourtant mis le paquet sur le plan diplomatique puisqu'un émissaire suisse, Blaise Godet, chef du département fédéral des Affaires étrangères, avait séjourné durant quatre jours à Alger, jusqu'à samedi dernier, rencontrant la plupart des responsables algériens concernés par cette affaire. L'affaire, vieille de plus de deux mois, vient de connaître une accélération tout aussi fulgurante qu'inattendue. Dans tous les cas de figure, elle sera intégralement dénouée d'une manière ou d'une autre dans les prochains jours, voire dans les prochaines heures. Il reste à croiser les doigts et à espérer que les 15 touristes restants seront retrouvés sains et saufs. Les terroristes islamistes, qui ont déjà donné maintes fois la pleine mesure de leurs capacités criminelles, risquent, eux aussi, d'accélérer la cadence dans le sens le plus négatif qui soit...Une affaire à suivre. Forcément...