Les plaidoiries sont prévues aujourd'hui au tribunal de Sidi M'hamed alors que le verdict est attendu pour le 1er septembre prochain. Le conflit, qui oppose la direction générale de l'Entmv au syndicat national des officiers de la marine marchande (Snommar), voilà des mois, n'est apparemment pas près de connaître son épilogue. La situation n'a enregistré aucun développement notable. Les deux protagonistes campent toujours sur leur position respective. Aujourd'hui, les plaidoiries sont prévues au tribunal de Sidi M'hamed. Le verdict est attendu pour le 1er septembre prochain. La disponibilité des syndicalistes à aller vers un apaisement n'a, selon les membres du Snommar, pas débouché sur des solutions négociées. Dans une déclaration rendue publique, le syndicat reproche à la DG de l'entreprise son refus de toute négociation. “La volonté d'aller vers le pourrissement est manifeste”, lit-on dans le document. Les réunions informelles des 8 et 9 août derniers, précisent les syndicalistes, n'ont abouti à aucun résultat concret en dépit des engagements pris par le PDG. Celui-ci, affirment-ils, a promis d'appuyer de tout son poids auprès de la tutelle en vue de trouver une solution globale à même de satisfaire les deux parties. “Nous sommes en tant qu'officiers marins, confrontés depuis le déclenchement de notre grève le 26 juin 2004 à des attaques sans précédent contre notre syndicat”, déplorent-ils. Le PDG qui se dit favorable au dénouement de cette crise, soulignent-ils encore, avoue qu'il subit des pressions qui l'empêcheraient d'agir dans ce sens. Les grévistes indiquent que les officiers de la Cnan, dépêchés pour leur remplacement à l'Entmv, ne se sont pas acquittés pleinement de leur tâche car, ils ont manifesté une difficulté de familiarisation avec les équipements. En effet, cette mission nécessite une période d'adaptation pour tout officier. Pour rappel, les officiers frondeurs ont eu recours à la grève après avoir utilisé tous les moyens légaux afin d'exprimer leurs revendications socioprofessionnelles liées entre autres, à une revalorisation du statut d'officier de la marine marchande et, par là même, la révision à la hausse de leur salaire. Ils revendiquent également une classification de leur poste de travail pour assumer au mieux leur responsabilité. Le statut de l'officier revendiqué Ils réclament plus de prérogatives et de pouvoir afin qu'ils puissent demander des comptes aux membres de l'équipage pour une meilleure défense du pavillon national. Aussitôt avoir affiché leurs doléances, déclarent-ils, ils sont devenus l'ennemi à abattre… “Des officiers qui restent à bord pendant 8 mois sans voir leur famille sont payés à 28 000 DA”, arguent-ils. “Si ça continue sur cette lancée, il n'y aura plus d'officiers de la marine marchande ni de flotte”, ajoutent-ils. Il est vrai qu'un nombre considérable d'officiers de la marine marchande ont suivi le chemin de l'immigration. Un premier préavis de grève, pour les mêmes motifs, a été, rappelle-t-on, lancé en février dernier. De par la campagne pour l'élection qui était en préparation, l'inspection générale du ministère des Transports a pu convaincre le syndicat pour le report du mouvement de protestation. Chose que le Snommar a fini par accepter et le débrayage a été aussitôt gelé. La protestation a été reprise et une grève a été déclenchée le 26 juillet dernier. C'est à partir de cette date que les intimidations et autres harcèlements des grévistes ont vu le jour. Selon les syndicalistes, la requête pour la suspension de la grève a été déposée en pénal par la DG le 12 juillet et non pas le 4 juillet. Parallèlement à cela, la DG a actionné le levier des suspensions illimitées à l'encontre des officiers grévistes. Ils sont 42 à avoir subi cette sentence sans la moindre notification officielle. Le Snommar reproche à l'inspection du travail de diffuser des documents destinés exclusivement au syndicat, à toute l'entreprise. Un tel comportement, avouent les officiers protestataires, a servi de pseudos arguments, à certains relais pour décourager les autres employés à soutenir le mouvement de grève. Pis, soulèvent-ils, l'inspecteur signataire du document n'est pas territorialement compétent. Les 22 officiers grévistes convoqués par la commission de discipline se sont présentés le 9 août accompagnés de leur avocat. Ils ont exprimé leur refus catégorique de passer en commission car celle-ci ne regroupe pas leurs représentants. Aucune décision n'a été prise depuis par cette commission. Ils sont plus de 60 employés dont les salaires sont bloqués depuis juin à ce jour. Parfois, constatent-ils, la DG convoque quelques officiers pour embarquement sans leur dire si leur sanction est levée ou suspendue. Le comble, s'étonnent les Snommaristes, c'est que ces mêmes officiers, une fois sur place, on leur interdit l'accès à bord du navire sous prétexte qu'ils doivent au préalable passer en conseil de discipline… Par ailleurs, les syndicalistes ont fait appel au juge du tribunal de Sidi M'hamed pour qu'il infirme l'illégalité de la grève étant donné qu'un juge en référé, estiment-ils, ne peut pas se prononcer sur ce sujet car il faut une procédure dans le fond, mission qui revient à un juge social. B. K.