Bes républicains, pour faire réélire leur candidat, G.W. Bush, n'hésitent pas à faire appel à la religion. Dès le premier jour de leur convention, le complexe sportif du centre de New York à Madison Square Garden a vibré sous des invocations à Dieu et des références politico-religieuses, sur fond d'hymnes et de chants gospel. Le bal a été ouvert par le responsable républicain de la Floride, Jean Jordan, qui a déclaré : “Bush est un homme envoyé par Dieu pour mener la nation américaine dans des temps difficiles”. Les 5 000 délégués devaient ensuite réciter le serment d'allégeance au drapeau américain, après une allusion à la vaine tentative d'un père de famille athée qui voulait que la justice ordonne le retrait du slogan américain ‘'une Nation sous la responsabilité de Dieu''. Ce serment, prononcé chaque matin par la plupart des écoliers américains, a été répété en séance plénière par les délégués, avant une prière récitée par une représentante de l'église des Mormons, Sheri Dew, qui défend également les valeurs de la famille, chères à la droite républicaine. Pour faire bonne figure et marquer leur esprit d'ouverture et de tolérance, les organisateurs de la convention font bénir chaque soirée par un représentant des différentes grandes religions. La religion, selon les politologues, reste un sujet qui motive la base du parti de Bush. Lui-même a le sentiment d'avoir été choisi par Dieu après les attentats du 11 septembre 2001. C'est du moins ce que tentent de vendre ses mentors aux indécis dont le poids sera déterminant pour départager Bush et Kerry au coude à coude selon les sondages. À tout bout de champ, les congressistes s'exclament que Dieu bénisse l'Amérique sur fond de pots-pourris de jazz et de chants religieux joués par des musiciens installés dans l'arène même. Le thème de ces chansons, intitulé “Prêcheurs et patriotes”, a été mis au point par Frank Breeden, directeur artistique de la convention et ex-président de l'Association américaine de la musique gospel. Le camp Bush veut faire venir aux urnes le 2 novembre les quatre millions d'électeurs de la droite religieuse conservatrice qui, selon les responsables de la stratégie des républicains, n'ont pas voté pour Bush en 2000. Mais, le président sortant doit se livrer à cet exercice sans pour autant s'aliéner les électeurs centristes modérés et les repousser vers John Kerry, son adversaire démocrate. D. B.