New York est aux couleurs des républicains. Pendant une semaine elle accueille la convention qui va mettre sur l'orbite électoral Bush junior. Mais la foule de délégués républicains doit faire avec des manifestants anti-Bush qui promettent de se dérouler au cœur de Manhattan, lieu mythique choisi par les supporters d'un second mandat pour le locataire de la Maison-Blanche. Installée au Madison Square Garden sous haute protection policière, la convention s'attachera depuis hier et pendant quatre jours à mettre en valeur le président George W. Bush, avant de le désigner officiellement candidat du parti pour un 2e mandat. Bush viendra en tout cas auréolé de sondages à la hausse, en dépit d'une croissance économique ralentie, de nouveaux chiffres de la pauvreté ou d'une situation irakienne qu'il vient d'admettre avoir mal évaluée. Un sondage publié par le Los Angeles Times lui donne pour la première fois depuis plusieurs semaines une légère avance face au démocrate John (49 contre 46%). Nous allons gagner, a assuré Bush dans un entretien à USA Today paru en début de semaine. Selon lui, les électeurs savent qui il est et il pense qu'ils sont rassurés par le fait qu'il ne va pas changer de principes en fonction des sondages et des groupes de réflexion politique. Comme en 2000, il se posera en rassembleur, même si les sondages montrent un pays divisé. La convention fait une large place aux sujets de politique intérieure, loin de l'épineux bilan en matière de politique étrangère. Les orateurs ont été choisis parmi les personnalités les plus consensuelles du parti, de l'acteur et gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger au populaire sénateur d'Arizona John McCain. Au total 50 000 délégués, invités et journalistes sont présents au Madison Square Garden. Le tout sous haute protection : 10 000 policiers en rangs serrés autour du site, garde-côtes sur les rivières, services secrets, restrictions d'accès, un dispositif sans précédent, selon le secrétaire d'Etat à la Sécurité intérieure, Tom Ridge. Les policiers ont aussi pour tâche de surveiller les innombrables manifestations annoncées en marge de la convention. Dans cette ville ultradémocrate, site des pires attentats de l'histoire, 52% des New-Yorkais disent qu'ils auraient voulu voir la convention organisée ailleurs que chez eux, selon un sondage CBS-New York Times. Nombre d'entre eux participeront d'ailleurs aux manifestations, événements culturels et actions en tous genres prévus au long de la semaine inaugurés par la grande marche, hier, et dont le mot d'ordre était “non au programme de Bush, en particulier en Irak.” Au moins 100 000 personnes étaient attendues par les organisateurs, une coalition d'associations anti-guerre, pour cette marche qui est passée par la 7e avenue, devant le Madison Square Garden. Pendant ce temps, John Kerry devait ralentir sa campagne, pour respecter la tradition de discrétion de mise, lors de la convention du concurrent. D. B.