La grande majorité de ceux morts en Irak ont été tués après l'annonce officielle, le 1er mai 2003, de la fin des combats par le président Bush. La guerre en Irak occupe sur le devant de la campagne électorale américaine. Le candidat démocrate Kerry tente de coincer son rival républicain sur ce thème, alors que des sondages montrent que l'écart se creuse en faveur de Bush. Le débat est d'autant plus virulent que les pertes américaines en Irak viennent de passer la barre des 1 000. 1 001 hommes sont morts depuis le 19 mars 2003, ont reconnu des responsables du Pentagone. La grande majorité d'entre eux ont été tués après l'annonce officielle, le 1er mai 2003, de la fin des combats par le président Bush qui avait atterri pour l'occasion, en tenue d'aviateur, sur un porte-avions américain pour annoncer la victoire des GI's sur Saddam. Les combats contre Saddam n'avaient fait que 138 morts dans les rangs américains, la montée en cadence des pertes américaines a commencé avec l'apparition de la résistance armée, dont la caractéristique est d'être multiple, mêlant dans un cocktail explosif des islamistes radicaux, des fidèles de Saddam et des chiites. Le porte-parole de la Maison-Blanche a salué la mémoire de ces soldats, soulignant que leur sacrifice montrait la nécessité de poursuivre la guerre contre le terrorisme : la meilleure façon d'honorer tous ceux qui ont perdu la vie dans la guerre contre le terrorisme est de continuer à mener une guerre intensive et d'étendre la paix dans les régions dangereuses du monde, a déclaré McClellan, en marge du déplacement électoral du président Bush à Columbia dans le Missouri. De son côté, le candidat démocrate Kerry, en campagne dans l'Ohio, estimant que la guerre en Irak était la mauvaise guerre, au mauvais endroit et au mauvais moment, a néanmoins affirmé qu'il s'agissait d'un jour tragique : plus de 1 000 fils et filles de l'Amérique ont donné leur vie au nom de leur pays, au nom de la liberté, de la guerre contre le terrorisme, devait-il préciser. Kerry a changé de ton sur cette question, abandonnant ses thèses antiguerres improductives et que l'électorat moyen assimile à un acte antipatriotique. L'impact du passage de la barre des 1 000 tués sur l'opinion américaine, bien que difficile à estimer dans le contexte de la campagne présidentielle du 2 novembre, n'est pas du tout négatif pour Bush. Un sondage de l'institut Gallup montre qu'une petite majorité (51%) d'Américains trouve toujours que cela valait la peine d'entrer en guerre contre le régime de Saddam Hussein. Ce sondage montre également que le président sortant Bush bénéficie d'une plus grande confiance pour résoudre la situation en Irak (49%) que son adversaire Kerry (43%). Le secrétaire d'Etat à la défense, Rumsfeld, avait, lui, averti que l'approche des élections risquait de faire flamber la violence en Irak. Donc de se traduire par de nouvelles pertes dans les rangs des Américains. “Je pense qu'il est réaliste d'estimer qu'en Afghanistan comme en Irak, l'approche des élections va faire comprendre aux terroristes à quel point ils se rapprochent de l'émergence de pays démocratiques et qu'ils réagiront avec davantage de violence plutôt que moins de violence”, a déclaré le patron du Pentagone. Le chef d'état-major interarmées Richard Myers a de son côté acquiescé en constatant que le nombre de victimes en Irak a augmenté, soulignant la sophistication croissante des attaques des insurgés et la multiplication des attaques suicide. D. B. Les ONG fuient l'Irak La majorité des ONG internationales s'apprêtent à quitter l'Irak après l'enlèvement mardi de deux Italiennes et de deux Irakiens dans leur bureau à Bagdad, a affirmé le coordinateur de leurs activités Jean-Dominique Bunel. Certains expatriés sont déjà partis. Simona Torretta et Simona Pari, travaillant pour une ONG italienne “Un pont pour Bagdad'”, ont été enlevées hier à Bagdad par des hommes armés, en même temps qu'un Irakien collaborant avec la même organisation et qu'une Irakienne, qui dirigeait un projet pour Intersos, une autre ONG italienne.