Donne L'annonce de la disparition d'environ 350 tonnes d'explosifs en Irak place George W. Bush sur la défensive lors d?une campagne axée sur le sécuritaire. Le New York Times a révélé lundi que ces explosifs avaient disparu dans les semaines qui ont suivi la chute de Bagdad aux mains des troupes américaines en avril 2003. Le porte-parole de la Maison-Blanche, Scott McClellan, a admis lundi que le président Bush avait été mis au courant de cette disparition il y a une dizaine de jours. «Le gouvernement intérimaire irakien a informé l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) le 10 octobre que près de 350 tonnes d'explosifs avaient disparu» d'un ancien centre militaire situé à 50 km au sud de Bagdad, a-t-il précisé dans un point de presse en marge d'un déplacement électoral du président républicain à Greeley (Colorado, ouest). L'AIEA en a informé la mission américaine à Vienne qui a transmis l'information à la conseillère du président Bush pour la sécurité nationale, Condoleezza Rice, qui lui a relayé l'information. «Tout cela s'est passé dans les dix derniers jours», a souligné Scott McClellan. John Kerry, le candidat démocrate à la présidentielle du 2 novembre, a immédiatement utilisé ces révélations contre son adversaire avec lequel il est au coude-à-coude dans les sondages. «Après avoir été averti des dangers que représentaient ces importants stocks d'explosifs en Irak, ce président n'a pas réussi à les faire garder», a-t-il dit au cours d'une réunion électorale à Dover (New Hampshire, Nord-Est), stigmatisant «l'incroyable incompétence de ce président et de cette administration». La lutte contre le terrorisme et la guerre en Irak sont le thème central de la campagne. M. Bush a ainsi accusé lundi son rival d'avoir une «stratégie de pessimisme et de retrait» en Irak et d'être incapable de mener la guerre contre le terrorisme. «Mon opposant a la mauvaise stratégie, visant le mauvais pays au mauvais moment», a-t-il affirmé. Il ripostait ainsi à l'accusation de John Kerry selon laquelle la guerre en Irak est «la mauvaise guerre, au mauvais moment et au mauvais endroit». D'après le New York Times, les explosifs en question sont «susceptibles d'être utilisés pour détruire des immeubles, armer des têtes de missiles et activer des armes nucléaires». Ils étaient stockés dans «l'un des sites les plus sensibles d'Irak» qui était «censé être sous contrôle américain».