Pourtant le recours à des logements en vue d'héberger les étudiants risque de connaître des difficultés. Car des extensions et réaménagements, qui s'annoncent difficiles, s'imposent. Fixée pour le début du mois d'octobre, la rentrée universitaire tant appréhendée ne semble pas inquiéter le premier responsable de l'enseignement supérieur. M. Harraoubia s'accorde, lors d'une conférence de presse, un satisfecit et promet une rentrée universitaire “dans de bonnes conditions”. Le ministre, qui s'est confondu en remerciements de certains de ses collègues et recteurs, va jusqu'à proposer à ses hôtes d'avancer “si possible la date de la rentrée.” En outre, il est allé jusqu'à demander au ministère de l'Education nationale de faire mieux que cette année en se référant au taux de réussite au bac. La situation est telle que les responsables réunis ont été conviés à préparer… la rentrée universitaire 2005/2006. Optimisme justifié ou démesuré ? Les propos du ministre sont certes rassurants, mais peu convaincants par rapport aux précédentes expériences et comparés aux difficultés soulevées par certains recteurs. En effet, le recours aux logements sociaux pour héberger les étudiants ne semble pas être la solution idoine. Conçus initialement pour être occupés par des familles, ces logements nécessitent quelques réaménagements pour être transformés en cités universitaires. Restaurants, administration sont à titre d'exemple deux bâtisses dont il faut impérativement équiper ces nouvelles cités universitaires (CU). Toutefois, selon certains chefs d'établissement, les assiettes foncières et les lieux d'implantation ne le permettent point. Le recteur de l'université de Béjaïa ira jusqu'à soutenir que le quota de 100 logements dégagé par le ministère de l'Habitat dans la ville d'El-Kseur “est non seulement dans un état médiocre, mais il y a pression de la part de la population pour que cette cité ne soit pas occupée par des étrangers. De même que les enseignants réclament des logements”. Pressé de clore un débat qui contraste tellement avec le beau tableau qu'il avait dressé, le ministre de l'Enseignement supérieur s'empresse de lancer : “Les 36 résidences universitaires que nous avons visitées sont au point, et s'il y a des difficultés au sein de celles que l'on n'a pas encore inspectées, nous prendrons les dispositions nécessaires.” Aussi optimiste que son collègue, le ministre de l'Habitat soutiendra d'emblée que la rentrée universitaire se fera dans de bonnes conditions. Il se targue même d'avoir lancé la réflexion et la préparation de la rentrée 2005/2006. M. Hamimid s'est engagé à financer des programmes de construction de logements sociaux participatifs (LSP), que ce soit pour l'hébergement d'étudiants ou d'enseignants. Revenant sur les préparatifs de la rentrée universitaire 2005/2006, le ministre de l'Enseignement supérieur est ferme : “Nous comptons régler définitivement le problème de places pédagogiques avec l'acquisition de 120 000 places.” Il annoncera, enfin, la révision du statut de l'enseignant dont l'une des modifications permettra aux enseignants de passer au grade de maître de conférences sur délibérations de la commission d'habilitation qui sera mise en place. Une conférence nationale regroupera après la rentrée tous les responsables du secteur pour faire le bilan. Un bilan qui, espérons-le, sera à la mesure de l'optimisme affiché, hier, par les deux ministres, notamment sur le plan de l'hébergement des étudiants. Les œuvres universitaires ont jusqu'au 10 octobre pour “caser les étudiants dans de bonnes conditions”, a insisté M. Harraoubia. M. B.