Le SG des Nations unies craint que les manifestations de violence contre les locaux de l'Onu et d'autres organisations en Afghanistan, mettent en danger l'élection présidentielle à venir dans ce pays. Des partisans du gouverneur tadjik limogé, Ismaêl Khan, s'en sont pris aux locaux de la Mission d'assistance des Nations unies (Unama) et du Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) ainsi que de trois autres Ong à Herat, alors que les talibans ont pointé du nez malgré la traque que leur mène sans répit les forces américaines. Pour Karzaï, la recrudescence des activités de déstabilisation est le fait de groupes visant à saper les efforts du gouvernement afghan pour restaurer la sécurité et la stabilité. Karzaï a dû se débarrasser de l'émir autoproclamé d'Herat, Ismaêl Khan, qui était en rébellion contre le pouvoir à qui il ne reversait pas les taxes prélevées dans sa province. La situation a dégénéré et a failli atteindre l'irréparable samedi lorsque Karzaï avait démis de ses fonctions le gouverneur qu'il a en même temps nommé à un poste de ministre mais que Khan a refusé. Des militaires de l'armée régulière afghane, aidés par des forces américaines, ont pris le contrôle de la province d'Herat et le clash a été finalement évité grâce à l'intervention de Khan exigeant de ses soutiens, les tadjiks, de la patience. Mais la prise d'assaut des locaux de l'Onu et des Ong humanitaires ne présage pas d'une issue définitivement heureuse. Des manifestants continuent de descendre dans la rue, appelant à la mort du président Karzaï et des Américains. Par ailleurs, les talibans ont eux aussi repris leurs combats. Vingt-deux talibans et militants d'Al-Qaïda, dont trois Arabes, ont été tués lors de combats dans le sud-est de l'Afghanistan, dans la province de Zabul, à environ quatre cents kilomètres de Kaboul et à une cinquantaine de kilomètres de la frontière pakistanaise, a annoncé hier l'armée américaine. Cela dit, les Nations unies restent déterminées dans leur engagement à soutenir la mise en application du processus de Bonn dans tous ses aspects, à savoir l'assistance humanitaire, la reconstruction, la démocratisation et le rétablissement des institutions politiques, selon Eckhard, le porte-parole de l'Onu pour l'Afghanistan. D. B.