Le fait que le séminaire des zaouïas se tient à Tizi Ouzou est aussi une reconnais-sance à une région où l'islamité est toujours synonyme de rahma et de respect. À l'heure où des massacres collectifs et des meurtres de femmes, de vieillards, d'enfants et même de bébés sont commis au nom de l'islam, il est vital de méditer les enseignements, les vrais, de la religion musulmane. Une sorte d'introspection collective qui aidera à distinguer la vérité de ses faux-semblants. Et la tenue du premier colloque national des zaouïas (confréries) est en soi un indice qui dénote cette volonté de retourner à l'islam originel. Celui de nos pères et grands-pères. Celui qui professe tolérance, clémence et l'observance des stricts préceptes de la religion sans aucune fioriture ésotérique. Ce souhait de réappropriation de l'islam authentique, troqué, une décennie durant, contre un salafisme et un wahhabisme destructeurs, est un juste retour des choses. La société algérienne, qui a toujours vécu sa religion loin de tout fanatisme, a été brutalement transformée par des prosélytes, sortis tout droit des “médersas”, d'El-Banna et autre Sayed Qotb, en émirat d'intolérance, de violence et surtout d'intégrisme. Un intégrisme essentiellement et foncièrement antinomique avec la religion des citoyens de nos villages et douars qui découvrirent, stupéfaits, de “nouveaux” préceptes enseignés d'autorité par les faux prophètes. C'est à partir de là que le vice a pris le dessus sur la vertu, avec le torrent de sang et de larmes qui en a résulté et qui continue encore malheureusement à gicler dans les chaumières de paisibles familles à Chlef et dans d'autres contrées qui refusent de se soumettre à cet “islam d'importation”, prêché par des “émirs” de pacotille. C'est dire que ce genre de réunion des gens de la religion, dans sa véritable acception, est à saluer parce qu'elle révèle, sans doute, une prise de conscience de la nécessité de barrer la route à ceux qui ont rendu infernale la vie en communauté pour la majorité des citoyens vivant jadis en symbiose avec leur religion. Et l'Etat, coupable de s'être laissé circonvenir par l'offensive moyenâgeuse de nos islamistes, doit encourager ces initiatives qui finiront, à coup sûr, par imposer le vrai visage de l'islam. Le fait que le séminaire des zaouïas se tient à Tizi Ouzou est aussi une reconnaissance à une région où l'islamité est toujours synonyme de rahma et de respect, et qui est restée hermétique aux adeptes de l'islamisme et du terrorisme. H. M.