Quatre pays sont ouvertement candidats à un siège permanent au Conseil : l'Allemagne, le Brésil, l'Inde et le Japon. La réforme du Conseil de sécurité (CS) de l'ONU revient sur le tapis, et beaucoup souhaitent la voir esquissée, sinon achevée pour le 60e anniversaire de l'ONU en 2005. La guerre contre l'Irak a, en effet, démontré la nécessité de revoir cet instrument de la préservation de la paix dans le monde créé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale dans le contexte de relations bipolaires. La question est débattue depuis 1993, après la chute du mur de Berlin. Beaucoup de pays, notamment les candidats à un siège permanent, s'impatientent de rejoindre le club des 5 puissants, détenteurs du droit de veto. L'élément déterminant vers une éventuelle décision sera le rapport attendu le 1er décembre du “panel de haut niveau sur les menaces, les défis et le changement” chargé par le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, de faire des propositions pour tenter d'adapter l'ONU aux réalités géopolitiques du XXIe siècle. Ce panel de 16 membres se compose d'anciens Premiers ministres ou ministres, diplomates, juristes ou hauts fonctionnaires internationaux. Parmi les innovations attendues, la révision du CS. “Je ne crois pas que quiconque pourra considérer la réforme de l'ONU complète sans une réforme du Conseil de sécurité qui le mette en prise avec les réalités d'aujourd'hui”, devait déclarer le SG des Nations unies à plusieurs reprises. Le dossier est cependant délicat et soulève de multiples questions. “D'où viendront les nouveaux membres ? Combien faut-il de permanents, de non-permanents ? Les nouveaux permanents auront-ils le droit de veto ? Le veto sera-t-il limité au chapitre 7 de la Charte des Nations qui prévoit l'action en cas de menace contre la paix ?”, s'interroge-t-on dans le siège de l'organisation mondiale qui commence à se remplir en prévision de l'Assemblée générale annuelle. Si de nombreux pays admettent la nécessité de cette réforme, ceux qui disposent d'un droit de veto craignent, sous prétexte de modification des équilibres actuels, la perte de leur statut. Quatre pays sont ouvertement candidats à un siège permanent au Conseil : l'Allemagne, le Brésil, l'Inde et le Japon. Leurs chefs d'Etat ou de gouvernement pourraient faire leur marketing à l'issue de l'Assemblée générale qui ouvrent ses travaux mardi. La candidature de l'Inde inquiète son voisin et rival le Pakistan ; celle du Japon n'est pas forcément du goût de la Chine, et l'Italie s'est publiquement déclarée contre celle de l'Allemagne. L'Afrique, de son côté, voit très mal son exclusion du CS. Actuellement, le Conseil se compose de 15 membres, dont 5 permanents disposant du droit de veto (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie). À part le passage de 11 à 15 de ses membres en 1963, le Conseil n'a pas été réformé depuis la création de l'ONU en 1945 quand l'organisation comptait 51 membres. Elle en compte aujourd'hui 191. D. B.