Une commission nationale d'expertise planche sur les entreprises d'eau minérale pour distinguer les vraies des fausses. Le prix de l'eau connaîtra une sensible augmentation à partir du mois de janvier 2004, soit avec l'entrée en vigueur de la loi de finances 2005. C'est ce qu' a annoncé, hier, le ministre des ressources en eau à l‘occasion du forum hebdomadaire de la télévision. Le ministre rassure, cependant, que les ménages ne seront pas vraiment touchés dans la mesure où cette révision à la hausse des tarifs cible particulièrement les gros consommateurs du précieux liquide. Il est notamment question des hôtels et autres consommateurs industriels qui facturent la taxe de l'eau jusqu' à 120 dinars alors qu'ils se le procurent à seulement 9 dinars auprès de l'algérienne des Eaux. M. Sellal trouve inconcevable que cet organisme cède le litre d'eau à 9 dinars alors que son prix de revient avoisine les 22,80 dinars. L'invité de l'ENTV évoque l'avant-projet de loi sur l'eau qui devrait d'après lui codifier ces augmentations et rationaliser la distribution de cette denrée rare en Algérie. Ce faisant, Sellal se dit déterminé à mettre de l'ordre dans le marché de l'eau minérale dont les nouvelles entreprises se font de plus en plus nombreuses. “Vous savez, il y a à peine trois entreprises qui produisent véritablement de l'eau minérale, quant aux autres, elles commercialisent illégalement de l'eau de source, de montagne ou de table”, affirme-t-il. Pour y remédier, le ministre révèle qu'une commission nationale composée de plusieurs laboratoires d'analyse a été installée pour expertiser les produits de chaque entreprise en vue de les classer selon la qualité de l'eau mise sur le marché. Et au terme de cette enquête, obligation sera faite aux investisseurs de mentionner sur les bouteilles l'origine et la nature de l'eau commercialisée. Abdelmalek Sellal trouve également illégal qu'une entreprise spécialisée dans l'eau minérale fabrique des boissons gazeuses et autres jus alors qu'elle paye au rabais le prix de l'eau. Concernant la gestion de la distribution de l'eau dans la capitale, le ministre annonce que cette tâche sera confiée à l'entreprise française Suez qui travaillera en collaboration avec une SPA qui regroupera l'ADE et l'ONA. Cette association devrait, selon lui, assurer l'alimentation d'Alger et ses environs 24h sur 24 conformément aux engagements pris. Sellal soutient que le problème de l'eau dans la capitale réside dans le réseau de distribution très défectueux en raison de la vétusté des canalisations. À l'arrivée, 30 à 40% de la ressource se perdent dans la nature. Le ministre rassure, cependant, qu'il n'y aura pas de pénurie d'eau, puisque 45% des barrages sont remplis. Aussi, le projet d'exploitation de la nappe albienne du sud dont le potentiel est estimé à 6 000 milliards m3 permettrait, selon lui, de couvrir les besoins de la région des Hauts-Plateaux et du Sahara. Sauf que ce projet, qualifié “d'immense”, est au stade d'étude via un bureau étranger. Une bonne nouvelle néanmoins, le ministre assure que les travaux de raccordement du barrage de Taksbt commenceront normalement, le mois prochain, et seront certainement confiés à l'entreprise canadienne Snc-Lavalin. H. M.