Le président américain George W. Bush, affaibli politiquement, a défendu publiquement, hier, sa décision d'envahir l'Irak en 2003, réfutant les accusations de manipulation du renseignement portées par le parti d'opposition démocrate. Le président, qui prononçait un discours sur une base militaire de Pennsylvanie (Est) à l'occasion du 11 Novembre, a jugé «irresponsable» de vouloir réécrire l'histoire du début de la guerre. Les démocrates ont immédiatement réagi. Le sénateur Edouard Kennedy a estimé «extrêmement regrettable que le président utilise les célébrations du 11 Novembre pour faire campagne et tenter de rebâtir sa crédibilité en tirant sur ceux qui ont vu la vérité concernant la manipulation évidente du renseignement avant la guerre». John Kerry, candidat malheureux à la présidentielle, a estimé que l'administration Bush avait «fourvoyé la Nation dans la guerre» en «tordant la réalité au-delà de l'entendement». L'inculpation récente de l'ex-directeur de cabinet du vice-président américain Dick Cheney, Lewis Libby, a rouvert le débat public aux Etats-Unis sur les justifications de la guerre en Irak et le rôle des agences de renseignement comme la CIA. Dans le cadre de cette affaire, la Maison-Blanche est soupçonnée d'avoir tenté de faire taire un opposant à la guerre, l'ex-ambassadeur Joseph Wilson, qui mettait en doute ? arguments à l'appui ? l'une des principales justifications invoquées par l'administration Bush pour entrer en guerre: l'achat par l'Irak d'uranium au Niger.