La seconde journée des travaux du CNES a été l'opportunité, pour les enseignants et les syndicalistes, de discuter de la nécessité de l'adaptation du syndicat aux nouvelles réalités de l'université. La rencontre initiée par le Conseil national de l'enseignement supérieur, qui s'est tenue à la faculté de Bouzaréah (université d'Alger), a été l'occasion pour les enseignants de débattre de la réforme et de la démocratisation de l'université algérienne. Hier, des participants sont intervenus pour interpeller la tutelle. Ils ont insisté sur “le préalable” de la démocratisation de l'université, ainsi que sur l'association de “la famille universitaire” aux décisions à prendre, avant d'entamer des réformes qualifiées, néanmoins, de “nécessaires”. Des questions ont été posées sur les raisons du lancement de la réforme LMD, qui concerne les licences, les masters et les doctorats, alors “que les moyens n'ont pas été mis en place”. Des enseignants ont constaté que le système LMD n'a pas été suivi par “un recrutement de nouveaux enseignants”. Selon eux, ce système ne constitue nullement “la réforme globale” dont a besoin l'université et pourrait signifier le début du “désengagement de l'Etat” sur l'enseignement supérieur. Pour M. Moulay, enseignant à l'USTHB de Bab-Ezzouar, la réforme “est bonne quelque part”, car elle a permis la révision du contenu des programmes. Il a insisté sur la relation que doit entretenir l'université avec le tissu économique et industriel. “Il faut voir à quel degré nos diplômés sont intégrés dans ce tissu”, a-t-il soutenu. M. Moulay a, en outre, indiqué que parmi les préalables à une réussite de la réforme LMD, “il faut définir les besoins à long terme, ce que nous voulons donner comme parcours à la société et à l'économie”. La seconde journée des travaux du CNES a été l' opportunité, pour les enseignants et les syndicalistes, de discuter de la nécessité de l'adaptation du syndicat aux nouvelles données ; certains se sont même demandé “s'il ne faut pas définir un nouveau rôle” du syndicat de l'enseignement supérieur. “ Le CNES doit être plus offensif afin d'arracher de nouveaux acquis, mais il doit aussi explorer d'autres voies et moyens pour mobiliser davantage les enseignants”, a déclaré un membre du Conseil national. Côté étudiants, qui ont participé aux deux journées d'étude du CNES, la réforme LMD “ ne travaille que les intérêts de la mondialisation et du marché mondial”. “C'est une réforme qui nous est imposée. Les pouvoirs publics n'ont même pas jugé utile d'informer ou de solliciter les étudiants, alors qu'il s'agit de leur avenir”, a affirmé un étudiant. H. A.