La coordination nationale des sections du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES), regroupant, entre autres, CNES-USTO, CNES-USTHB, CNES-université de Jijel, a décidé de renouer avec le mouvement de débrayage. La coordination nationale a décidé, à la suite des assemblées générales qui se sont déroulées dans les établissements concernés les 8 et 9 février, l'organisation d'une semaine d'action et de protestation avec arrêt de travail. La série de protestation débutera samedi prochain. « Nous avons décidé de revenir à la charge pour exprimer le marasme des enseignants du supérieur qui consiste en le refus des pouvoirs publics de discuter de la grille des salaires fixée et le fait qu'aucune avancée n'est, jusqu'ici, enregistrée sur les dossiers de logement et de la gestion actuelle de l'université », feront remarquer les responsables de la coordination. Ces derniers préciseront que pour peser de tout leur poids ils ont opté pour un débrayage cyclique. Il est donc prévu, pour samedi 24 février, une journée de protestation avec arrêt de travail, les cours reprendront le reste de la semaine, pour être encore interrompus les 4 et 5 mars prochain (dimanche et lundi), mais à peine s'y habitueront-ils que les étudiants se verront encore une fois obligés de déserter les bancs de l'université parce que la grève reprendra les 13, 14 et 15 mars (mardi, mercredi et jeudi). Les enseignants universitaires relevant des sections grévistes du CNES devraient, à cet effet, tenir, lors de ces journées de protestation, des assemblées générales, des sit-in et des rencontres avec la presse pour expliquer les raisons de leur démarche. Les responsables de la coordination ont été non seulement sévères avec le ministère de tutelle, mais également avec le conseil national du syndicat auquel ils ont décidé de retirer leur confiance. « Le conseil national nous a fait part du constat d'échec concernant la non-satisfaction de la plateforme de revendications des enseignants du supérieur, lors des rencontres avec M. Harraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur. Mais ce même conseil a révélé une impuissance à proposer une action à la mesure de ce constat et de l'attente des enseignants », ont affirmé les responsables de la coordination. Allant plus loin dans le détail, la coordination explique que « face aux entraves avérées du bureau national, la coordination nationale a demandé à l'ensemble des adhérents du CNES de signer la pétition de retrait de confiance au bureau national du CNES ». Face à cet état de fait, la coordination nationale a décidé d'aller vers un débrayage. Une décision, selon eux, émanant de la base. Pour rappel, les sections grévistes demandent dans la plateforme de revendications une augmentation spécifique du salaire des enseignants du supérieur, l'élaboration du statut de l'enseignant-chercheur avec la participation des enseignants et dans des délais raisonnables, une démocratisation de la gestion de l'université, la prise en charge des problèmes de logement des enseignants ainsi que le respect des libertés syndicales. La coordination appelle, par ailleurs, l'ensemble des enseignants de tous les établissements du supérieur à se mobiliser et à réussir ces journées de protestation pour amener les pouvoirs publics à satisfaire leurs revendications qualifiées de juste et légitimes. Par ailleurs, interrogé sur cette action de protestation, un responsable au niveau du ministère a nié être au courant d'une telle démarche tout en nous informant que « le syndicat CNES présidé par M. Boukaroura a réuni ces jours-ci toutes les sections qu'il renferme pour mettre au point une feuille de route relative à la situation des enseignants que nous comptons débattre lors de notre prochaine rencontre ». Apparemment, le département de M. Harraoubia ne semble pas préoccupé par cette nouvelle perturbation. Faut-il rappeler que ce même scénario s'est produit l'année dernière et les premiers perdants étaient les étudiants...