Il réunira aujourd'hui au lycée Omar-Racim ses “troupes” pour disséquer le projet de statut général de la Fonction publique et proposer des dispositions alternatives. Le Conseil des lycées d'Alger ne semble pas attendre grand-chose de la bipartite qui réunira ce matin le Chef du gouvernement et le secrétaire général de l'UGTA. Dans une déclaration rendue publique hier, ce syndicat des enseignants du secondaire estime que cette réunion se tient dans un contexte “marqué par une agitation sociale considérable dans le secteur de la Fonction publique”. Le CLA série les mouvements de protestation qui ont déjà eu lieu ou ceux qui sont annoncés pour dépeindre un tableau sombre de la situation sociale. De la grève de trois jours des syndicats autonomes dans l'enseignement à l'annonce d'une grève des médecins spécialistes en passant par le débrayage de trois jours des travailleurs du Trésor et ceux des impôts, le syndicat de Redouane Osmane soutient que les fonctionnaires en Algérie vivent “dans la précarité et tentent par la lutte de trouver une issue …” Ne se faisant point d'illusion sur la bipartite, il pense que ses résultats sont hypothéqués d'avance au regard de “l'activisme d'appareil d'un syndicat très représentatif dans la Fonction publique et par un gouvernement à la marge de manœuvre très réduite”. Pour le CLA, il ne faudrait pas se fier à l'ordre du jour “chargé” de cette bipartite dans la mesure où “c'est le même depuis une décennie”. Ce syndicat ne s'attend pas non plus à un “bouleversement” de la situation sociale dans la Fonction publique tant que les fonctionnaires continuent à être sous-représentés dans ces “conclaves”. Dans cette veine, le Conseil des lycées d'Alger revient dans sa déclaration sur le projet de statut général de la Fonction publique qui sera débattu lors de cette réunion. Ce texte, rappelle le CLA, vise tout simplement à modifier les règles actuelles des relations de travail, alors que les fonctionnaires eux-mêmes n'ont pas été associés à son élaboration. Pour lui, ces modifications violent le principe “du régime unifié des garanties du fonctionnaire visant l'égalité”. La déclaration du conseil souligne les articles 18, 19, 20 et 21 du projet de statut général de la Fonction publique où il est expressément noté l'introduction de la notion de “dépermanisation” ou comme la qualifie le CLA, la dé-fonctionnalisation. Pour ce dernier, cette logique découle d'une conception libérale de l'administration et annonce un retrait progressif de l'Etat en tant que puissance publique et garante du service public. Pis, le Conseil des lycées d'Alger note que le “rétrécissement” du champ d'action de l'Etat dans la mouture du nouveau projet est accompagné d'un renforcement du pouvoir discrétionnaire qui, à ses yeux, met les fonctionnaires à la merci des “féodalités politiques”. Le CLA ne semble pas pour autant prêt à rester les bras croisés. En guise de réponse, il réunit aujourd'hui au lycée Omar-Racim, à Alger, ses troupes pour disséquer le projet de statut général de la Fonction publique et en proposer des dispositions alternatives. H. M.