Le dollar en forte baisse n'a sans doute pas fini de se déprécier sous l'influence des élections américaines, de la flambée du pétrole et d'un déficit commercial endémique, estiment des analystes. La devise américaine est tombée lundi à son plus bas niveau depuis huit mois face à l'euro. Vers 18h00 GMT (20h00 à Paris), l'euro cotait 1,2805 dollar contre 1,2680 dollar vendredi soir. Pour beaucoup d'analystes, ce n'est qu'un début. “Nous croyons fermement que le dollar va finir par baisser d'un cran”, soulignent John Llewellyn et James McCormick, de Lehman Brothers. Si la baisse des derniers jours se poursuit, alors “on peut facilement envisager que le dollar finisse l'année autour de 1,30 pour un euro”, ajoutent-ils. Le billet vert souffre, en effet, d'une accumulation de facteurs négatifs. D'abord, “les gens s'attendent à ce que l'économie aille de mal en pis”, selon Greg Anderson de ABN-Amro. Ainsi jeudi, le Conference Board a publié un indice annonçant “un signal clair que l'économie perd de la vitesse à l'approche de 2005”. La flambée des prix du pétrole n'aidera pas la croissance. Elle jouera aussi contre le dollar. “Les prix du pétrole continuent de flirter avec les 55 dollars et les commentaires de la Fed suggèrent que ces niveaux pourraient devenir la norme. Cela alimentera le déficit commercial des Etats-Unis, déjà énorme, et n'aidera pas le dollar à rentrer en grâce”, avertit Nas Nijjar, de CMC Group.