RESUME : Pour ne pas perdre leur fils, les parents s'abaissent devant leur belle-fille. Nabila y prend du plaisir. Un soir, Boualem rentre et lui demande de se préparer pour aller dîner dehors. Il lui présente un ami très cher et sa femme. Nabila trouve Mouloud bien sympathique... Il est un peu plus de deux heures du matin lorsque les deux couples se séparent enfin. Imène et Mouloud n'ont pas à prendre la route, ils habitent à Tizi Ouzou. Ils leur ont proposé de passer la nuit chez eux mais Nabila a refusé. Elle n'a pas pris des affaires de rechange. - On se verra bientôt, leur a-t-elle promis. Durant tout le trajet, ils parIent de Mouloud et de sa femme. Nabila juge Imène insignifiante. - Je n'arrive pas à croire qu'ils se soient mariés par amour, dit-elle. Ils sont si différents. Lui est ouvert, il aime s'amuser. Elle, elle est, certes, jolie mais elle ne peut pas discuter culture, musique et encore moins des affaires ! - À tes yeux, rétorque son mari, toute femme incapable de tenir des comptes n'est pas digne d'intérêt ? Je te connais assez bien pour le savoir. - Sans son mari, elle est perdue, complètement perdue. - Toi, tu ne le serais pas ? Nabila sourit et lui affirme qu'elle restera toujours la même. - Je ne me vois pas pleurer sur l'épaule de quelqu'un, répond-elle. Quoi qu'il puisse arriver dans ma vie. - Souhaitons-leur que du bien, dit Boualem. Je pense à les inviter un jour, qu'en dis-tu ? - Pourquoi pas ? Elle programmera le week-end prochain. - lls pourront passer la nuit chez nous. Vous pourrez rattraper le temps perdu. Il y a longtemps que je ne t'ai pas vu aussi détendu. Tout à l'heure, j'ai eu l'impression de voir deux gamins s'amuser ! Boualem reconnaît avoir passé une soirée exceptionnelle. Ce n'est pas la première fois qu'ils sortaient avec des amis et qu'ils passaient des soirées dehors mais jamais le courant n'est aussi bien passé. Nabila s'est bien sentie. Dommage que Mouloud soit marié. Elle aimerait bien le revoir sans elle. Encore une fois, elle se dit qu'ils ne sont pas faits pour être ensemble. Elle pensera à lui à bien des reprises les jours suivants. Boualem a eu de ses nouvelles par téléphone. Un soir, il lui demandera des renseignements sur sa bijouterie. Nabila en prendra bien note, en son for intérieur. Le lendemain même, elle se rend à Tizi Ouzou et va lui rendre visite à la bijouterie. Mouloud est très heureux. Cette visite surprise tombe à point nommé. Il a besoin de prendre une pause. - Et si on allait prendre un café ensemble ? propose-t-il. - Pourquoi pas ? lIs vont dans un salon de thé, tout près de la bijouterie. Tous deux commandent du café et se mettent à discuter de la beauté de la ville avant que les édifices publics ne soient saccagés par de jeunes révoltés, après l'assassinat du jeune Massinissa. - Dommage, dit Mouloud. Mais changeons de sujet, je préfère parIer de toi et de Boualem. L'autre soir, on s'est rappelé de vieux bons souvenirs et on n'a pas parIé de toi. Enfin, je n'en sais pas beaucoup à part que tu tiens un salon de coiffure et une boutique. - Et que voudrais-tu savoir ? lui demande-t-elle. - Tout, sur la vraie et la secrète Nabila. La jeune femme sourit de surprise. Jamais elle n'a pensé que les autres peuvent la voir et la croire secrète. Elle se demande ce qui l'a poussé à le croire. (à suivre) A. K.