Résumé : Nabila ne leur a pas pardonné. Elle met la pression sur sa belle-famille. Elle va au bar avec son mari et cela parvient à leurs oreilles. lIs sont en rage. Kahina va voir Dahbia et lui en parle. Nabila, mise au courant, décide d'avoir une discussion avec sa belle-famille... Pour provoquer la discussion, elle ne trouve pas mieux que de sortir une cigarette à l'heure où toute la famille se réunit pour prendre le café ensemble. Boualem est présent et il ne lui fait aucune remarque même si c'est la première fois qu'elle fumera devant sa famille. Saïd, le beau-père, quitte le salon, tout en demandant à Boualem de le suivre dehors. Ce dernier obéit même si Nabila lui fait signe de rester. Sa belle-mère Kahina en profite pour aborder le sujet. - C'est quoi ces manières ? lui demande-t-elle, très sèche. Pourquoi tiens-tu tant à nous dévaloriser aux yeux de tous ? À nous déshonorer ? Pourquoi ? - Je suis fumeuse, je suis ici chez moi, je peux me le permettre, rétorque Nabila. Je l'aurais fait dehors si j'avais compris la réaction. - Quand tu entres dans les bars, ce n'est pas un endroit public ? Il n'est fréquenté que par des membres de ta famille ? Jamais nos hommes ne sont aIlés au bar avant que tu n'y entraînes mon fils ! Est-ce que tu as l'intention d'en faire un soûlard comme ton père ? - Ce ne serait pas difficile. Mais ne me tente pas. Je pourrais le faire rien que pour te mettre en rage, l'avertit la jeune femme. J'aime Boualem, je regrette que tu puisses croire que je lui veuille du mal. De son côté, Boualem a droit à bien des reproches. Son père ne veut plus entendre parIer de sa femme. Elle est en train de jeter l'opprobre sur la famille, avec son comportement. - Ce n'est pas une fille de bonne famille. Elle a trop de pouvoirs. Elle n'en fait qu'à sa tête. Les choses auraient dû avoir changé depuis votre mariage. Au lieu de la mener fermement, tu te laisses guider par le bout du nez. Tu n'as plus d'orgueil, j'ai honte. Pour la famille, pour toi. Tu es la risée du village. - Vous ne comprenez rien. Vous jugez les gens sans connaître les faits. Nabila n'est pas de votre génération. C'est vrai qu'elle peut faire face à toutes les situations et qu'elle est capable de s'en sortir. Elle a été éduquée pour. C'est une femme forte. Elle a des responsabilités et elle les assume pleinement, la défend Boualem. En cas de problèmes, je peux compter sur elle. - Donc, tu l'encourages ! s'écrie Saïd. J'aurais dû m'en douter. Elle te mène par le bout du nez. J'ai de la peine, c'est fini pour toi. Si tu ne réagis pas dès maintenant, je te jure que tu peux te considérer comme mort ! - Papa, si tu ne veux plus me recevoir ici, dis-le franchement. À force de dénigrer ma femme, je vais prendre la porte, le menace Boualem qui n'en peut plus. Si à chaque fois que je viens ici, c'est pour vous voir la regarder de travers et t'entendre dire du mal d'elle, je finirais par ne plus venir, et il ne faudra pas dire que c'est elle qui m'a éloigné de vous. Vous m'aurez forcé à me retirer de votre vie. Saïd lève les mains, d'impuissance et de déception de ne pas avoir été entendu par la bonne oreille. - J'espérais que tu ne le prendrais pas en mal. Va, oublie... Mais Boualem trouve que son père a exagéré. Connaissant ses sentiments, il sait qu'il manque d'objectivité. Lorsqu'il rentre à la maison, Nabila est dans leur chambre. Elle n'est pas bien. Elle lui rapporte la conversation qu'elle a eue avec sa mère. Lui aussi parle des craintes de son père. Ils rient devant tant de bêtises. - On n'est plus en 1960. Heureusement que les temps et les mentalités ont évolué, dit Boualem. Tu n'es pas hors temps. Et puis, j'accepte que tu fumes, qu'on aille danser jusqu'au matin. Je t'aime malgré ton caractère de cochon. Malgré tout. Nabila n'en doute pas. Le fait d'avoir tenu tête une nouvelle fois à son père en est la preuve. Au fond d'elle-même, elle est heureuse. Les choses se passent comme elle le voulait. Sa belle-famille allait devoir la respecter, malgré tout... (A suivre) A. K.