RESUME : Boualem et Mouloud attendent Nabila à la maison. Elle ne répond pas au téléphone. Occupée à préparer son coup, elle n'est pas rentrée de la journée. Quand elle les trouve à la maison et qu'elle apprend qu'il a été suspendu, elle se dit qu'elle n'a plus de temps... Nabila s'efforce de garder le sourire. Pour changer de sujet, elle leur propose de dîner dehors. Boualem refuse. ll a trop peur. Même son responsable lui a recommandé la prudence. Pourquoi s'exposer davantage au danger alors qu'il l'est sérieusement ? — Prépare-nous quelque chose à manger ici. Mouloud se lève et propose d'aller acheter des plats chauds. — C'est facile, je les apporte ici, on dînera tous les trois tranquillement. Je reviens dans une demi-heure. — Je viens avec toi, décide Boualem. Tant qu'on ne tarde pas dehors, c'est bon. Nabila les regarde partir et va préparer la table en attendant leur retour. Elle reste près de la fenêtre à surveiller leur retour. Le portable en main, elle appelle sa cousine et lui demande d'apporter son coffret à bijoux. — Mais tu as le temps. J'en aurai besoin dans cinq jours, lui dit-elle. Ne me l'apporte pas avant cette date. — Comme tu veux, répond sa cousine. Nabila raccroche sans plus tarder. Mouloud et Boualem sont déjà de retour. lls ont apporté des pizzas et des fruits. Elle peut les voir d'où elle se tient. Ils ne montent pas tout de suite. Elle devine que Boualem s'est arrêté pour regarder dans la boîte aux lettres. Pour qu'il soit visible, elle n'a pas enfoncé l'enveloppe. Si, en partant, il n'y a pas prêté attention, au retour, le bout de l'enveloppe avait frappé son regard. — ll ne l'ouvrira pas dans la cage d'escalier. ll se doute déjà de son destinataire. — C'est eux, dit-il à Mouloud. — Comment peux-tu le savoir ? Tu ne l'as même pas ouverte, fait remarquer son ami, alors qu'ils montent à la maison. ll n'y a pas le nom de l'expéditeur. Une fois à la maison, Nabila le soulage des sachets qu'il portait et les dépose sur le plan de travail de la cuisine. Mouloud la rejoint pour poser sur la table les pizzas encore brûlantes. — Et si on passait à table maintenant ? propose Nabila. Boualem est en train de lire son courrier. —J'espère que ce n'est pas une lettre de menace. Je vais voir. Nabila suit Mouloud au salon. Boualem est assis, complètement abattu. Lorsqu'il lève les yeux et les voit, il plie lentement la lettre. Il est sous le choc, mais tente de se ressaisir. — Alors, on les mange ces pizzas ! — Oui, mais quelque chose ne va pas. Tu es si pâle, fait remarquer leur ami Mouloud. C'est quoi cette lettre ? Elle vient d'où ? Qui te l'a envoyée ? Ce ne sont pas eux, j'espère ? — Non, non. Allons manger, je meurs de faim. Nabila et Mouloud échangent un regard mais ne font aucun commentaire. Ils le précèdent à la cuisine. Boualem traîne les pieds. Il est le dernier à s'asseoir. Il est aussi le seul à ne pas manger. Il grignote un peu. Mouloud et Nabila discutent du temps qu'il fait puis de la hausse que connaissent certains produits de large consommation. Boualem, pensif, ne dit pas un mot. Il se demande comment il fera pour satisfaire les terroristes. Ces derniers lui ont demandé l'impossible. Pour lui... (À suivre) A. K.