RESUME : Boualem et Nabila ont passé une agréable soirée. Si Mouloud lui a paru d'emblée sympathique, elle juge sa femme de nature très caIme, d'insignifiante et incapable de s'assumer. Nabila est marquée par Mouloud. Quelques jours après, elle va le voir à sa bijouterie... — Je suis telle que je parais, répond Nabila. Une femme forte de caractère. Je ne me laisse pas faire... Depuis toujours… — Tu tiens de qui ? l'interroge-t-il en riant. — Même petite, j'étais insupportable avec mon entourage… Depuis que mon grand-père m'a responsabilisée et m'a confié ses affaires, je les laisse tranquille. Quant au domaine du travail, je reste très vigilante… Dieu merci, le salon ne désemplit pas et la boutique fait un bon chiffre d'affaires chaque jour. Je pense ouvrir un cyber-café dans quelque temps… Cela me permettra d'être au courant de tout et, pourquoi pas, de reprendre les cours, dit la jeune femme. J'étais une très bonne élève. — Je n'en doute pas… En plus, tu es jolie... Je suis intrigué… Tu n'es pas quelqu'un de facile… Comment a fait Boualem pour te prendre dans ses filets ? ll n'est pas comme toi… J'ai l'impression que vous n'êtes pas fait l'un pour l'autre… Explique-moi ! Comment votre histoire a-t-elle commencé ? Comment les choses se sont-elles passées ? — Normalement, répond-elle. On s'est connus un jour, dans un salon de thé… Il n'y avait plus de table libre et j'étais la seule à ne pas avoir de compagnie… Il est venu à ma table et s'est assis au risque de se prendre une gifle… Je viens de te raconter notre rencontre, lui confie-t-elle. Et ça a été le point de départ de notre histoire… Depuis, on ne s'est plus quittés, même si nos familles n'ont pas sauté de joie… Après presque sept ans de relation, on a fini par se marier. Et nous voilà ! — Et vous filez le parfait amour ? Nabila trouve la question déplacée, mais elle y répond quand même. Car il vient de lui donner l'occasion de se montrer curieuse. Tout comme lui, elle n'allait pas se gêner. — Oui... Et toi et Imène, comment ça se passe ? — Bien, c'est une fille tranquille, elle est douce et facile à vivre, répond Mouloud. Tout ton contraire. — Mais tu dois t'ennuyer, réplique-t-elle. ça doit être tout triste, chez vous ! Mouloud a beau lui affirmer le contraire, elle ne le croit pas. — C'est bon de rentrer chez soi, d'y trouver du caIme, insiste-t-il. Si on passait notre temps à se chamailler, je ne serais jamais pressé de rentrer. Je ne te dirais pas du bien d'elle si les choses se passaient autrement. — à t'entendre, c'est une femme parfaite, dit Nabila. Comme il n'y en a plus... Mouloud hoche la tête. Nabila sent qu'il est vraiment sincère. Elle devient pensive et silencieuse le temps de terminer sa tasse de café. — Un dinar pour connaître tes pensées, dit Mouloud. — Je viens de me rappeler que c'est l'anniversaire de ma mère, soupire-t-elle en se levant. Je vais aller lui acheter un cadeau. On se voit bientôt ? — Oui, bien sûr. Si tu as besoin de bijoux, n'hésite pas à venir. Je t'arrangerai. — Quelle bonne idée ! s'écrie-t-elle. Si tu as le temps, j'aimerais lui choisir des boucles en or. Ils retournent à la bijouterie où Nabila verra des bijoux. Elle arrêtera son choix sur une gourmette. Après cet achat, elle ne tarde pas. Elle rentre aux Ouadhias et va directement au salon de coiffure. L'une des coiffeuses lui apprendra que Boualem a appelé plusieurs fois. Ainsi que sa famille... La jeune femme n'est pas surprise d'entendre le téléphone sonner. Boualem est inquiet. — Où étais-tu passée ? — J'étais à Tizi-Ouzou, répond-elle. Je me suis rappelée que c'était l'anniversaire de maman... J'ai acheté un cadeau... — Et il t'a fallu tout l'après-midi ? — Oui... Nabila raccroche sans lui en dire plus. Elle ne lui parle pas de Mouloud, consciente qu'il le prendra mal. Elle ne voit jamais ses amis, seule. C'est la première fois et n'est pas au courant. Elle se demande comment il réagira quand il le saura. Car, Mouloud le lui dira bien un jour... (À suivre) A. K.