RESUME : Nabila a eu une dispute de bon matin avec Boualem lorsqu'elle a refusé de partir avec lui. Son grand-père est heureux de la tournure qu'ont pris les choses. Nabila va voir Mouloud. Tout en déjeunant ensemble, ils discutent de ses problèmes. Mouloud voudrait les aider. -Tu sais, tu peux compter sur moi, dit Mouloud en posant la main sur la sienne. Je serai toujours là pour t'aider - Et ta femme ? murmure-t-elle. Comment risque-t-elle de prendre les choses ? - C'est une femme très compréhensive. Et puis, je ne fais rien de mal à vouloir aider mon amie. Car maintenant, tu n'es plus la femme de mon ami, mais mon amie, à moi ! lui affirme-t-il. Je vais essayer de vous aider. Dès ce soir, j'irai voir Boualem et discuter avec lui. - Tu lui diras qu'on a déjeuné ensemble ? Et s'il se fâche avec toi ? s'inquiète-t-elle. Que deviendra notre amitié ? - Au contraire, la rassure Mouloud. Il prendra bien le fait que tu sois venue te confier à moi. Ne t'en fais pas, tout se passera bien. Il est interrompu par la sonnerie de son portable. Sa femme… D'après les questions que pose Mouloud, elle devine qu'elle est souffrante. - Je viens te chercher. Lorsqu'il range son portable, Nabila attend qu'il se lève mais, à sa grande joie, il ne la laisse pas déjeuner seule. - Je croyais que tu allais partir, dit-elle. Qu'est-ce qu'elle te voulait ? - Rien. Elle prétend souffrir et le médecin ne trouve rien à chaque fois. Elle a fait un bilan sanguin et je peux te jurer que les résultats sont normaux. Elle ne couve aucune maladie. - Pourquoi passe-t-elle son temps alors à se plaindre ? demande Nabila. Elle voudrait que tu passes plus de temps avec elle ? - C'est fort possible. En fait, elle doit souffrir de ne pas être tombée enceinte. On tente d'avoir un bébé… - Vous avez toute la vie, lui dit-elle. Mais d'un côté, je la comprends. Elle est à la maison, seule, l'ennui doit la ronger. II lui faut de la compagnie. À défaut d'un bébé, pourquoi pas toi ? - Je suis son mari, je me dois d'être à ses côtés, rétorque-t-il. Finis ton assiette. Ma femme m'attend. Ils terminent le déjeuner silencieusement. Toutefois, avant de se séparer, une fois hors du restaurant, Mouloud lui recommande d'être prudente en route. - Passe le boujour à Boualem. Nabila se contente d'hocher la tête au lieu de répondre. Quand elle monte dans sa voiture, elle a une idée. Elle ne rentre pas tout de suite. Elle va acheter un téléphone portable. Elle pourra être jointe à tout moment. Au salon de coiffure, il y a de nombreuses clientes. Nabila, qui ne veut pas rentrer chez elle, reste à la caisse. - Y a-t-il eu des appels ? demande-t-elle à une de ses coiffeuses. - Non, sinon, on aurait pris note. - Bien. La jeune femme est déçue. Elle a espéré que son mari aurait appelé entre-temps. Elle en conclut que la colère ne lui est pas passée. Il doit la ruminer dans son coin et c'est mauvais pour eux deux. Elle regrette de s'être querellée avec lui, ce matin. En se confiant à Mouloud, elle sait qu'elle aura, d'ici peu, des réponses à ses questions. Elle lui fait confiance. Mouloud est quelqu'un de bien. Elle a beaucoup d'estime pour lui. Tout en pensant à lui, à Boualem, il lui semble qu'il y a une éternité depuis qu'elle ne l'a pas vu. Mettant sa fierté de côté, elle appelle le commissariat et demande à parler à son mari, mais ce dernier est absent. Il n'est pas allé travailler. Son cœur manque un battement avant de se mettre à battre très fort. Chaque coup lui fait mal comme s'il présageait un malheur. Elle le sent déjà… (À suivre) A. K.