Le retour du leader charismatique du parti a donné un coup de fouet aux activités du FFS. Il était convenu que le retour de Hocine Aït Ahmed au pays, après cinq ans d'exil volontaire, ne pouvait s'effectuer sans un retour de flamme pour le FFS. Après la conférence en compagnie de l'ex-secrétaire général du FLN, Abdelhamid Mehri, et de l'ex-Chef du gouvernement, Mouloud Hamrouche, à Aïn Benian dimanche dernier, Hocine Aït Ahmed, dont la présence désormais aux travaux du parti sera régulière — hier il s'était envolé à Paris pour être au chevet de Yasser Arafat — a comme qui dirait donné un véritable coup de fouet à la machine du parti. En effet, au regard du nouveau programme présenté jeudi dernier par le secrétariat national lors du conseil national du parti, dont il est aisé de percevoir en filigrane les orientations de l'ex-chef de l'OS, nul doute que le parti ambitionne de reconquérir le terrain perdu et de jouer un rôle de premier plan sur la scène politique dans les prochains mois. Une ambition que Hocine Aït Ahmed a suggérée déjà, en termes à peines voilés, lors de son arrivée à Alger samedi, laquelle a été réitérée le lendemain lors de la conférence. “Il faut remobiliser politiquement la société”, avait-t-il dit. Selon une source proche du parti “l'initiative du 1er Novembre doit être capitalisée et doit nous permettre d'ouvrir de nouveaux horizons politiques”. “C'est une alternative pour et par le débat contre le régime de la violence et de la domination”, explique-t-on. Ainsi donc, il a été décidé de l'organisation de plusieurs échéances dont la plus importante, outre le congrès prévu en 2005, reste la convention thématique. “La convention thématique doit être le couronnement des débats entre militants au sein des structures, avec l'aide d'experts dans les différents domaines, d'acteurs politiques et sociaux autonomes (…)”, explique-t-on. Un rendez-vous rendu nécessaire par la complexité de la situation dans le pays et les difficultés de l'exercice de l'activité politique. Plusieurs thèmes ont d'ores et déjà été retenus : il s'agit des principes de l'action non violente et du combat pacifique ; l'identification des acteurs politiques et sociaux autonomes et la définition des perspectives communes ; les libertés dans le cadre du combat pour les droits de la personne humaine et enfin des propositions de sortie de crise pour l'avènement de la deuxième République. L'ambition du plus vieux parti d'opposition est d'autant plus affirmée qu'il soutient s'agissant de la Kabylie, fief traditionnel du parti, que “le FFS doit garder le flambeau de l'opposition démocratique radicale en menant avec détermination des actions de proximité auprès de la population”. “La concentration des enjeux politiques envers et dans cette région nous oblige à approfondir la réflexion afin de permettre la réhabilitation du politique. Il est évident que le pouvoir œuvre à y réduire et dissoudre toutes les forces démocratiques actives par l'asservissement social, la propagande mensongère et la désaffection politique”, constate le FFS. Mais de façon plus globale, face “aux décideurs qui ambitionnent de réaliser une reconquête totale et définitive du pays après la mascarade du 8 avril” et qui “régentent le pays par la violence et le détournement de la souveraineté”, le FFS entend “œuvrer pour provoquer une dynamique visant à fédérer les forces politiques et sociales autonomes”. En somme secouer “le cocotier” et jouer la “locomotive” pour une alternative démocratique au régime. K. K.