Le nouveau dispositif législatif de la circulation routière, adopté dernièrement par le parlement, qui attend seulement la publication sur le journal officiel pour entrer en vigueur, était hier au centre des débats de l'émission Actuelle diffusée sur la Chaîne III. Les accidents de la circulation vont crescendo, d'année en année. La route tue plus que le terrorisme, plus de 4 000 morts ont été enregistrés en 2003. L'invité de l'émission, M. Touati, directeur central au ministère des Transports a d'emblée précisé que ce nouveau texte se distingue des lois de 1987 et de 2001 pas son caractère répressif et impardonnable vis-à-vis des chauffards irréductibles. Finie l'amende forfaitaire, les contrevenants seront poursuivis. La nouvelle loi est fondée sur le traitement d'un problème de comportement et d'attitude du conducteur. Le dispositif 2004 a donc introduit et renforcé le système coercitif. Avec les nouvelles dispositions, la tolérance est désormais zéro. Le caractère répressif de la loi est notamment perceptible dans la nomenclature des situations de retrait de permis de conduire qui est passée de 4 à 18 cas par rapport à loi de 2001. Parmi les infractions susceptibles de retrait de permis, on peut citer le cas de transport d'enfants à l'avant du véhicule, défaut de ceinture de sécurité, utilisation de portable au volant, excès de vitesse, et délit de fuite… la liste est longue. Pour l'invité de l'émission, le retrait de permis reste une mesure conservatoire, puisque le contrevenant devra comparaître devant une commission présidée par le wali. L'affaire du téléphone portable a suscité un débat particulier auprès des auditeurs qui ont insisté pour demander même l'interdiction d'utilisation du “kit main libre”. L'exemple cité est celui des Etats-Unis, où l'on vient d'interdire de répondre au portable au volant. Le port de la ceinture de sécurité, selon l'intervenant, reflète le niveau du civisme de la société. Sur 100 morts, 40 victimes auraient été sauvées, si elles avaient mis la ceinture de sécurité. D'autres auditeurs ont soulevé le problème d'application de cette loi dans toute sa rigueur, puisque par le passé, les contrevenants ont toujours été verbalisés, mais jamais poursuivis. Le représentant du ministère des Transports a rappelé que la loi 2004 donne plus de moyens coercitifs aux services de sécurité. Quant au paiement des amende, les autorités compétentes ne perçoivent que 5%. R. H.