Il veut une réforme du secteur d'ici à 2008. Les directeurs de l'éducation étaient, hier, en conférence nationale à l'hôtel Mouflon d'Or, à Alger, afin d'évaluer la rentrée scolaire. Il s'agissait aussi, pour le ministère, d'insister sur la nécessité de poursuivre l'application de la réforme du secteur, notamment en matière des “encadrements pédagogique et administratif, de manuels et de suivi des classes d'examen”. Boubekeur Benbouzid, qui a ouvert la conférence, a exprimé sa satisfaction par rapport à la rentrée 2004-2005, “sa réussite est un aspect du succès de la réforme engagée par l'Etat”. Près de sept millions et demi d'élèves sont sur les bancs des écoles, pour environ 23 000 établissements. Actuellement, 97% des enfants algériens en âge de scolarisation le sont effectivement, il reste une minorité de 3% à y échapper, en raison de l'opposition de leurs parents. Selon le ministre, ces derniers seront poursuivis en justice vu qu'ils violent la loi, l'enseignement étant obligatoire. “Nous devons atteindre 100% de scolarisation”, a-t-il affirmé. Il veut également, durant les cinq années à venir, ramener le nombre d'élèves par classe à moins de 30, contre 34 actuellement et 41 en 1999. Cette année, l'Etat a construit 127 établissements d'enseignement moyen nouveaux, 58 lycées et 372 cantines (chiffres officiels). Benbouzid a réaffirmé la modification de tous les textes et de toutes les lois régissant le secteur de l'éducation ; “nous vous jugerons, désormais, selon vos résultats”, a-t-il déclaré à l'adresse des directeurs. Les directions de l'éducation, les établissements et même le ministère sont concernés. Ces nouvelles lois pédagogiques prévoient notamment, l'instauration d'un nouveau système de gestion des établissements. Objectif suprême : “Réforme totale d'ici à 2008”. “Ainsi, les directeurs vont s'occuper exclusivement des problèmes pédagogiques”, soulignait le ministre lors d'un point de presse, en marge de la conférence. Problèmes pédagogiques — ou matériels dans certains cas — comme ces “attestations de complaisance” délivrées et acceptées pour dispenser les élèves de la pratique sportive. Comme cet “usage trompeur des postes pédagogiques” que Benbouzid s'engage à régler personnellement, “vous serez bientôt destinataires d'instructions fermes dans ce sens, que chacun fasse son travail ! N'oubliez pas que nous avons créé pas moins de 26 000 postes depuis 2000, et n'oubliez pas que ces postes étaient gelés à partir de 1995”. Comme ces cantines scolaires qui ferment durant le Ramadhan et dont les budgets servent parfois à acquérir des… voitures. Comme ces écoles du Sud qui n'ont pas de climatiseurs, ces établissements toujours dépourvus de matériels informatiques (et pour lesquels le ministre a promis des solutions à court terme), et ces écoles en préfabriqué à Chlef et à Aïn Defla qu'il “va éradiquer”. L. B.