RESUMé : Hadj Tahar a réussi à la mettre en colère, en la pressant à se méfier de son mari. Le cœur lourd, elle appelle Mouloud et voudrait se confier. Il lui propose de déjeuner ensemble. Le matin, Boualem est surpris de ne pas la trouver prête à partir. En refusant de partir avec lui, Nabila le met hors de lui. Elle se doute bien qu'il a passé une mauvaise nuit mais elle n'en tient pas compte. Elle ne partira pas avec lui. Boualem propose de l'attendre. — Non, pars maintenant, lui dit-elle au risque de se quereller avec lui. Je te rejoindrais plus tard. — Rien ne te retient ici, rétorque Boualem. Je sens que tu me mens. L'accuser de mentir est la goutte qui fait déborder le vase. Pour la première fois depuis qu'ils se connaissent, ils se disputent. lIs se lancent des méchancetés. Nabila le pousse dehors et claque la porte derrière lui. — Qu'est-ce qui se passe ? demande sa mère en sortant de sa chambre. C'était quoi ces cris ?... — Rien, répond-elle. Je vais préparer du café... Dahbia n'insiste pas, sachant que si elle ne veut pas en parler, elle ne tirera rien de sa fille. Elles prennent le petit-déjeuner ensemble et Nabila profite de sa présence, pour préparer un bon petit-déjeuner qu'elle apporte à son grand-père dès son réveil. Hadj Tahar sourit, heureux de la voir. Il a craint que sa discussion de la veille ne l'ait indisposée. — Tu as bien dormi ? — Oui, répond-elle. Et toi ? — Je crois qu'hier soir, j'ai réussi à te fâcher. Je ne voulais pas te faire mal au cœur. Mais tu dois me comprendre, la prie-t-il. Tu es ma petite-fille et je me dois de te mettre en garde. Dors les yeux fermés ! — Ne t'en fais pas, je t'ai écouté. D'ailleurs, je l'ai mis à l'épreuve dès ce matin, lui confie-t-elle. Il est à bout. Il connaît tes sentiments et il voulait que je rentre avec lui. J'ai refusé. — J'ai entendu des cris tout à l'heure. C'était donc vous, en conclut-il. Il m'en voudra à mort — Il ne peut rien contre toi ! Et puis, tu n'y es pour rien dans ma décision de rester, le rassure-t-elle. — Pourquoi es-tu restée ? demande son grand-père. — Comme ça. Mais ne t'inquiète pas, je ne vais pas tarder à partir, dit-elle. J'ai des choses à faire. — S'il te pose des problèmes, reviens ! Nabila le lui promet. Elle lui fait la bise et ne tarde pas à se rendre aux Ouadhias. Après avoir inspecté le salon de coiffure et les boutiques, elle prend sa voiture et va à Tizi Ouzou. Mouloud est à sa bijouterie. Il n'est pas surpris de la voir de si tôt. Ne pouvant pas discuter à l'aise, il confie la bijouterie à son employé. lls partent dans un restaurant chic. lls s'installent dans un coin, pour être tranquille. Nabila n'a pas ouvert la bouche, une seule fois. Mouloud, pour rompre le silence, lui demande ce qu'elle prendra comme entrée. Il lui lit la carte pour qu'elle choisisse. — Je prendrais la spécialité de la maison, répond-elle. Ainsi que le plat du jour... Le serveur ne tarde pas à venir, prendre note de leur commande. De nouveau, seuls, ils se regardent. — Qu'est-ce qui n'allait pas hier soir ? lui demande-t-il. — Tout... je n'en pouvais plus, soupire-t-elle. Grand-père ne cesse de me ressasser qu'il est indigne de moi. Qu'il est seulement intéressé par mon argent. Grand-père m'a posé des tas de questions. — Boualem t'aime, je me demande pourquoi ton grand-père ne le voit pas, rétorque Mouloud. Boualem est fou de toi. — J'ai l'impression que quoi qu'il fasse et même s'il est fou de moi, mon grand-père ne l'appréciera jamais à sa juste valeur, dit la jeune femme avant de se demander à haute voix. Imagine qu'il ne se trompe pas sur son compte ? Qu'il s'avère que mon mari est… — Non, l'interrompt Mouloud. Je le connais bien et je mettrais ma main au feu qu'il ne joue pas la comédie. Tu te fais du souci pour rien. — Ce matin, on s'est disputés, lui confie-t-elle. Mouloud secoue la tête, visiblement déçu. ll a de la peine pour ses amis. Si bien qu'il a envie de les aider à surmonter cette épreuve. Mais comment ? (À suivre) A. K.