La réalisation d'importantes usines de dessalement d'eau de mer suscite de plus en l'intérêt des firmes internationales spécialisées dans le domaine. Elles étaient hier cinq candidates à la réalisation des unités de dessalement d'eau de mer de Zéralda et de cap Djinet, d'une capacité chacune de 100 000 mètres cubes/ jour, faisant partie du programme gouvernemental dans son volet hydraulique visant, entres autres, la production à moyen terme d'un million de mètres cubes/ jour d'eau de mer dessalée, destinée à l'alimentation en eau potable des villes côtières : Snc Lavalin (Canada), Ionics (Etats-Unis), le consortium Geida (Espagne), le groupement Barna-Lemna (Espagne-Etats-Unis)et le consortium espagnol Inima-Spa-Aqualia. C'est ce qui ressort de l'ouverture publique des plis concernant la phase technique, organisée hier par les promoteurs des projets de dessalement, l'AEC — c'est-à-dire l'entité constituée entre Sonatrach et Sonelgaz — et l'ADE. Chaque soumissionnaire a présenté deux offres, l'une pour l'unité de Zéralda, l'autre pour l'usine de cap Djinet. Les offres de Snc Lavalin et du groupement Inima- Spa-Aqualia ont été jugées recevables. Pour Barna-Lemna, les offres sont acceptées sous réserve que le document sur la caution soit conforme au modèle de l'AEC. Ce candidat a jusqu'au 29 novembre pour lever la réserve, faute de quoi, ses offres seront rejetées. Idem pour Ionics. La réserve porte pour ce cas sur l'absence de lettre de caution. Une condition essentielle de l'appel d'offres, au même titre que la lettre de soumission. Même cas pour Geida à une nuance près : le consortium n'a pas présenté l'original de la lettre de caution. Les trois derniers soumissionnaires ont jusqu'à cette date butoir, pour lever les réserves et voir ainsi leurs offres techniques acceptées. Après examen des dossiers de chaque soumissionnaire et accord sur un package de contrats, les candidat retenus devront présenter leurs offres commerciales. Cette fois-ci, la sélection va s'opérer sur le prix du mètre cube d'eau, en clair sur le coût le moins-disant, et sur ouverture publique des plis ( seconde phase dite commerciale). Le contrat de réalisation sera attribué séance tenante. La durée de réalisation est fixée à 24 mois après mobilisation des financements. À noter que les crédits obtenus ne constituent pas un endettement pour le pays, puisque la formule retenue est le “project financing” sans garantie de l'Etat. En un mot, dans un tel mécanisme financier, les crédits sont remboursés sur les revenus tirés de l'exploitation de l'usine. Le partenaire étranger participe à hauteur de 60% dans le capital de la société d'investissement, l'AEC et l'ADE le restant. En résumé, l'ouverture des plis entre dans le cadre “d'un appel à investisseurs en vue de choisir un partenaire avec lequel l'AEC et l'ADE vont créer une société d'investissement qui sera chargée de mettre en place le financement, la construction de l'usine en sélectionnant un constructeur, l'exploitation et la maintenance de l'usine pendant une durée de 25 ans. L'eau produite sera vendue à Sonatrach et à l'ADE”. Ainsi, le programme de dessalement d'eau semble bien lancé : 10 importantes usines d'une capacité globale de 1 million de mètres cubes/jour sont à différents stades de réalisation : celle d'Arzew en voie d'achèvement, les travaux de celle du Hamma sur le point d'être lancés, tandis que les huit autres sont à la sélection du partenaire ou à la recherche de financements. De quoi susciter l'espoir que les restrictions d'eau potable seront atténuées de façon significative, voire gommées dans trois à cinq ans. N. R