Attendue depuis plus d'une année, la liste des logements sociaux a finalement été affichée, hier, vers 4 heures du matin, au niveau des quartiers et cités de la ville de Souk-Ahras. La nouvelle vola de bouche en bouche et très vite, tous les demandeurs se sont rassemblés devant les panneaux d'affichage, certains y ont trouvé leurs noms, mais la plupart étaient entrés dans une colère noire. Ça bouillonnait, et la fronde grondait ; on descendit vers le siège de la wilaya et on tenta d'y pénétrer par la force. La police, qui était sur les lieux, empêcha les contestataires et réussit à les contenir ; des cris, des gesticulations, des insultes et des menaces fusèrent de partout. Très vite, la ville se vida et la circulation se fit rare, les fourgons de transport urbain fuirent et les passants rentrèrent chez eux. Les manifestants ont dressé des barrages faits de pierres et d'objets de toutes sortes sur les rues menant à la wilaya et attendaient de pied ferme quiconque oserait les contrarier prêts à en découdre avec tous ceux qui se hasarderaient à les empêcher d'exprimer leur colère. La foule exigeait de voir le wali, ayant en mémoire la dernière action qu'il avait entreprise en relogeant 49 familles sinistrées pendant le Ramadhan, pour lui exposer leurs doléances. Finalement, le chef de l'exécutif délégua le chef de daïra accompagné d'un fonctionnaire pour essayer de raisonner les citoyens et les amener à lever les barricades. Après un conciliabule qui dura près de 30 minutes, la foule se dispersa dans le calme et promit de revenir à la charge si d'aventure les recours introduits n'étaient pas pris en considération. A. A.