L'Hexagone a augmenté le montant de l'aide apportée à l'Algérie en matière d'éducation et de formation. Le budget de la coopération s'élève actuellement à 16 millions d'euros. Le Salon de l'éducation ferme ses portes, aujourd'hui, à Paris (porte de Versailles). Si cette manifestation est essentiellement destinée à un public intra-muros, la présence de représentants de quelques pays, dont l'Algérie, lui confère un aspect international. Bien que réduite, la délégation algérienne a bénéficié d'un intérêt particulier de la part des organisateurs. Le mérite revient sans doute à l'ambassade de France à Alger qui pour, la sixième fois consécutive depuis le lancement du salon en 1998, réserve un stand aux nationaux. “L'Algérie est l'un de nos partenaires”, explique Pierre-Yves Jego, attaché culturel à l'ambassade, chargé de la coopération éducative. Notre pays est aussi l'un des membres de l'Office méditerranéen de recherche et de communication (Omerci). Cet organisme spécialisé dans le développement des technologies nouvelles dans les secteurs de la formation et de l'éducation compte des représentants algériens des départements de l'Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle. Certains, dont des responsables de l'Université de la formation continue (UFC) et le recteur de l'Université d'Oran, sont venus à Paris accompagnés de M. Jego. Ils ont occupé deux jours durant un espace dans le compartiment Educatec, une annexe du Salon de l'éducation. Clos 48 heures avant la fin du salon, l'Educatec leur a permis de se rendre compte des innovations en matière d'équipements multimédias. “Nous avons prospecté le matériel nécessaire à la mise en place de l'université virtuelle”, révèle M. Saïd Tarbit, secrétaire général de l'UFC. Selon lui, l'UFC est l'unique université algérienne qui a adopté les nouvelles technologies de l'enseignement à distance. Compte tenu de son assiduité, elle a obtenu le droit de cité au salon parisien depuis deux ans. “L'Algérie est également ici pour faire valoir ses propres innovations”, soutient M. Jego. Apprendre reste toutefois sa priorité. Invité également au salon, le ministère de l'Education nationale a dépêché dans la capitale parisienne M. Adel, son directeur de l'enseignement fondamental. L'envoyé de Boubekeur Benbouzid a fait le tour de quelques académies afin de s'imprégner de la pédagogie employée dans l'édification des programmes. Il a visité des établissements du rectorat de Paris avant de se rendre à Lyon vendredi dernier. L'apport de la France dans la conception des nouveaux programmes inspirés du rapport de la réforme Benzaghou touche plusieurs modules à l'instar des mathématiques, de la physique, de la biologie, des génies électronique, mécanique, civil, de l'économie de gestion ainsi que du français. Etant matière à polémique, la place du français à l'école contraint la France à une position de réserve. “La question du français en Algérie relève de la volonté algérienne de donner à sa langue française le destin qui lui convient”, observe prudemment l'attaché culturel de l'ambassade. Pour autant, ni le contentieux historique ni les ressentiments nourris depuis la guerre de Libération doivent empêcher la mise en place d'un partenariat durable dans le cadre d'une entente cordiale entre les deux pays. Dans le domaine de l'éducation et de la formation, cette coopération connaît une nouvelle impulsion suite au réchauffement des rapports bilatéraux. Au budget annuel (d'un montant de 13 millions d'euros) accordé à la formation, sont venus s'ajouter de nombreux fonds spéciaux (3 millions d'euros) pour le financement de projets pluridisciplinaires. Durant leurs séjours respectifs à Alger, il y a quelques mois, les ministres Barnier (Affaires étrangères) et Darcos (Coopération et Francophonie) avaient mis un point d'honneur à souligner l'importance de l'investissement de la France en Algérie avec l'entame de plusieurs projets dans la construction d'un haut institut des affaires. Leur collègue de l'Education nationale, François Fillon, doit se rendre dans notre pays en 2005. À moins qu'il n'ait quitté entre-temps le gouvernement Raffarin. Mal aimé du président et de son Premier ministre à cause de ses accointances avec le ministre de l'Economie et des Finances, Nicolas Sarkozy, sérieux prétendant à la présidentielle de 2007, M. Fillon risque de retourner les Français contre lui. Déjà décrié lors de la canicule de 2001, quand il était ministre des Affaires sociales, sa nouvelle loi d'orientation sur l'école suscite aujourd'hui la désapprobation du corps enseignant. S. L.