Pas moins d'une soixantaine de journalistes étrangers sont attendus aujourd'hui et demain à Oran pour couvrir la réunion des 5+5. La dernière a eu lieu en Espagne, il y a deux ans. Et c'est donc pour la première fois que la capitale de l'ouest du pays accueille autant de délégations des ministères des Affaires étrangères, mais apparemment c'est la grande confusion chez les citoyens qui font l'amalgame entre le Nepad et le comité des 5+5. Il y a eu lieu de souligner que les travaux du forum du Nepad et ceux du comité euro-maghrébin se déroulent le même jour, le 23 novembre, et pendant la même durée (le premier à Alger et le second à Oran), mais il ne faut y voir là aucune relation directe entre les deux rendez-vous. Ceci étant posé, qui finalement rencontre qui et pourquoi ? En fait, ce comité des 5+5 est en réalité une plate-forme de coopération et d'association euro-maghrébine, c'est-à-dire entre l'Europe de la rive sud-méditerranéenne et les pays du Maghreb précisément liés à cette rive ; nous avons donc d'un côté la France, l'Espagne, l'Italie, le Portugal et Malte et de l'autre le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie. Il s'agit cette fois-ci encore de faire le point de part et d'autre et le suivi du processus enclenché dans les domaines de la normalisation économique, de la sécurité et de la stabilité en Méditerranée occidentale, des accords d'association avec l'UE et, bien sûr, de mettre à plat les sujets dits sensibles, entre autres, celui du phénomène de l'immigration, c'est-à-dire les mouvements humains. Sans papiers, sans visa, parfois même sans carte d'identité, des milliers d'Africains du Sud saharien transitent tous les jours illégalement par notre pays à leurs risques et périls pour rejoindre “l'eldorado” espagnol, anglais ou français. Les points de passage de ces désespérés, souvent ramenés à leur frontière, restent Illizi, Tamanrasset et surtout Maghnia où ils pensent multiplier leurs chances avec la proximité du Maroc. Sur ce plan comme sur d'autres, le comité ne pourra que suggérer des axes d'orientation aux chefs d'Etat qui devront se rencontrer dans les trois mois à venir, sauf imprévus internationaux. Nous en saurons davantage le 24 novembre au terme d'une conférence de presse puisque le 23 du même mois, les travaux se déroulent à huis clos. M. M.