Le secrétaire d'Etat US Colin Powell effectue un périple au Moyen-Orient pour essayer de renouer le fil du processus politique israélo-palestinien. Ce voyage, selon Washington, est destiné à encourager une transition stable et la tenue des élections régulières après la mort du président Yasser Arafat. L'élection présidentielle palestinienne prévue le 9 janvier prochain ouvre pour Bush des perspectives de relance du processus de paix, mais de nombreuses incertitudes, qui incitent à la prudence, demeurent malgré la forte pression internationale pour débloquer la situation. La Maison-Blanche est de toutes les façons privée de l'argument israélien qui faisait de la mise à l'écart de Arafat une condition pour tout règlement. C'est la première visite d'un haut fonctionnaire de l'administration américaine en Israël et au territoire palestinien depuis mai 2003. Une période dont la longueur devait traduire un choix de la part de Bush d'épouser complètement les exigences d'Israël. Le président américain avait accepté toutes les justifications de Sharon, ne lui refusant que l'assassinant de Arafat. Mais rien ne dit encore que tout baigne dans l'huile. Bush s'est bien déclaré favorable à la relance du processus politique mais avec la précision que le futur Etat palestinien ne verra le jour qu'en 2009 et non plus l'année prochaine comme l'avait prôné sa propre “feuille de route” pourtant signée par tous à Taba. “La première évaluation de leurs résultats, ce sera la manière dont ils tiendront les élections de janvier, et la manière dont ils exerceront un plus grand contrôle politique sur les territoires d'ici là”, a déclaré Powell avant de s'envoler vers le Moyen-Orient. La question palestinienne, selon lui, sera également abordé lors de la conférence de Charm El-Cheikh. Ce qui, en clair, traduit le souci chez Bush de revenir aux parrains de sa “Feuille de route” moyen-orientale, le quartette (Etats-Unis, Russie, Onu, Union européenne) destiné à donner à son propre plan un sceau international. “Nous allons voir s'il y a quoi que ce soit à modifier dans notre approche et voir de quelle sorte de soutien les Palestiniens auront besoin dans les mois qui viennent”, a promis Powell, soulignant qu'il s'entretiendrait avec Sharon de ce que la Maison-Blanche pense qu'Israël devrait faire avec la nouvelle donne palestinienne. Bush a déclaré, en annonçant la nomination de Mme Rice, qu'il s'engageait dans une nouvelle direction positive pour résoudre le conflit arabo-israélien, dans le cadre d'une approche qui respecte les aspirations pacifiques du peuple palestinien à un Etat démocratique et qui assure la sécurité de son bon ami Israël. Hormis la visite de Powell, Washington n'a encore mis sur la table aucune initiative nouvelle particulière. Encore que Powell est partant, il va être remplacé par C. Rice, plus proche de Bush comme personne d'autre. D. B