L'Entente de Sétif a remporté avant-hier le trophée interclubs le plus prestigieux du continent au terme d'un "incroyable" parcours. Tout a commencé en effet par une qualification par forfait au premier tour aux dépens du représentant de la Gambie, Steve Beko. Lors du deuxième tour, les partenaires de Sofiane Khedaïria tombent sur une vieille connaissance, à savoir ASFA Yennenga du Burkina Faso. Le premier match qui s'est joué au stade du 8 Mai 1945 se solde par une nette victoire des Sétifiens par cinq buts à zéro avant qu'ils ne confirment ce résultat en allant imposer le nul aux Burkinabè dans leur fief (0-0). Ce n'est qu'au troisième tour que les choses sérieuses ont débuté pour les poulains du coach Kheïreddine Madoui qui venait à peine de prendre seul les commandes de la barre technique après le départ du technicien français Jean-Christian Lang, et ce, en héritant du club camerounais de Coton Sport. Le match-aller se déroule à Sétif et se termine par une petite victoire des Ententistes par un but à zéro. Une performance qui laissait craindre le pire pour le match retour d'autant plus qu'en parallèle, les joueurs sétifiens ont entamé une grève pour réclamer leur dû. Il a fallu d'ailleurs que le président Hassen Hamar donne des garanties à ses poulains pour que ces derniers acceptent finalement de faire le déplacement à Garoua au Cameroun. Et alors que tout le monde du côté de Aïn El Fouara croyait que l'aventure de leur team allait s'arrêter devant les Camerounais, les Noir et Blanc parviennent contre toute attente à arracher leur qualification à la phase des poules avec à la clé une seconde victoire à l'issue de la seconde manche entre les deux équipes (0-1). "C'est le déclic", ne cessait de répéter le jeune technicien sétifien maintenu dans ses fonctions d'entraîneur en chef dès son retour. Qualifié à la phase des poules pour la deuxième fois de leur histoire après 2011, les gars de Aïn El Fouara héritent alors d'un groupe plutôt favorable et difficile en même temps constitués des équipes du Maghreb en l'occurrence l'ES Tunis, le CS Sfax et le Ahly Benghazi. Le premier match face aux Espérantistes tunisois allait constituer le véritable départ du représentant algérien dans cette 18e édition de la LDC. La victoire à Radès, le tournant ! En effet, considéré comme un adversaire qui ne leur réussit pas trop, les Belamiri et ses partenaires vont alors livrer l'un de leur meilleur match de leur parcours continental en s'imposant au stade Olympique de Radès avec l'art et la manière (1-2). C'est le match référence disait l'entraîneur Madoui après ce premier match de poules. Malgré deux nuls à domicile face à Sfax et Benghazi sur le même score d'un but partout, les Sétifiens continuèrent leur petit bonhomme de chemin en arrachant une précieuse victoire à Tunis face aux Libyens de Benghazi (0-2). Une victoire qui allait permettre aux gars du club de la capitale des Hauts-Plateaux de faire un grand pas vers la qualification en demi-finale bien qu'entre-temps, le club sétifien ait perdu certains cadres de l'équipe au cours du mercato estival à l'instar de Karaoui, Gourmi, Ferrahi et autres Nadji. Malgré deux autres nuls, un à domicile face à l'EST (2-2) et un autre à Sfax (1-1), les Sétifiens parviennent néanmoins à composter leur billet pour le dernier carré où ils rencontreront le TP Mazembe. Une équipe redoutable au palmarès éloquent avec entre autres une finale de la Coupe du monde des clubs en 2011. Ouvrons juste une parenthèse pour signaler que l'ESS a réalisé une performance extraordinaire au cours de son parcours de la phase des poules puisqu'elle est devenue la première équipe à se qualifier aux demi-finales de la LDC après trois matches nuls à domicile. Du jamais vu, estiment les spécialistes de la balle ronde du continent. A quelques jours de la première demi-finale face aux Congolais de Mazembe la CAF suspend le stade du 8 Mai 1945 par un match à huis clos. Une sanction infligée au club sétifien suite au mauvais comportement des supporters (jets de projectiles et des fumigènes) même si certains observateurs n'ont pas hésité à faire le lien entre cette décision et la mort tragique du joueur camerounais de la JSK, Albert Ebossé quelques semaines auparavant. Toujours est-il qu'en dépit de l'absence du 12e homme, les équipiers du capitaine d'équipe Farid Mellouli ont réussi toutefois à sortir vainqueurs et obtenir leur premier succès à domicile depuis le début de la phase des poules (2-1). Vint ensuite le match retour à Lubumbashi où les Sétifiens allaient concéder leur première défaite de leur parcours continental, mais ils réussissent quand même à mettre deux buts qui leur ont permis d'arracher leur qualification à la dernière étape de l'épreuve (3-2). "C'est là que j'ai commencé à dire à mes joueurs que nous sommes tout près du sacre le plus cher du continent alors il faudra continuer à croire en nos moyens pour aller jusqu'au bout", nous a confié le coach Madoui au lendemain du retour de l'équipe du Congo. En finale, les représentants algériens allaient tomber sur une autre équipe congolaise, en l'occurrence l'AS Vita Club. Le premier match se joue dans le chaudron de Tata Raphaël de Kinshasa au cours duquel les Ententistes livrèrent un grand match passant même tout près de revenir avec un succès en se contentant au final d'un nul deux buts partout. Un résultat qui leur a suffi pour s'adjuger le sacre final malgré le score de parité (1-1) qui a sanctionné la rencontre d'avant-hier au stade Mustapha-Tchaker de Blida. Côté chiffre par ailleurs, les Ententistes ont réalisé un parcours de champion avec six victoires dont trois à l'extérieur contre une seule défaite face à Mazembe en demi-finale et sept matchs nuls. L'attaque sétifienne a frappé fort en inscrivant 23 buts alors que la défense a encaissé 12 buts. C'est El Hadi Belamiri qui a fini meilleur buteur de l'équipe avec six réalisations à son compteur alors que le libero Abdelghani Demou est le joueur qui a été le plus utilisé depuis le début du parcours continental. F. R.