Sous le coup de plusieurs mandats d'arrêt, le propriétaire de la Sarl El-Wâad Essadeq a refait son apparition sur la Toile, via un message diffusé sur les réseaux sociaux. Dans ce message enregistré d'un endroit inconnu, avec un drap blanc en toile de fond, Moulay Salah, le gérant de cette SARL, se veut rassurant et promet de rembourser intégralement la totalité des dettes contractées auprès des milliers de clients qui se retrouvent aujourd'hui désemparés, et ce, avant la fin de l'année. "Dans les jours, les semaines et les mois à venir, nous allons commencer à rembourser les clients détenteurs de petites sommes avant de rembourser ceux à qui nous devons de grandes sommes." Un discours auquel ne croient plus les malheureux clients, à l'instar de M. Hamani, originaire d'Alger, qui n'a pas cessé de faire des allers et retours à Bouira et à Sour El-Ghozlane afin de récupérer son dû. Interrogé à ce sujet, M. Hamani estime que la vidéo postée sur le net n'a fait que renforcer le sentiment de mépris et d'injustice dont sont victimes les clients de cette SARL : "Dans cette vidéo que nous avons visionnée, M. Moulay se montre arrogant en s'adressant à nous. Il déclare que ce n'est pas lui qui est venu nous solliciter pour vendre nos biens. Il faut qu'il sache que nous ne nous sommes pas adressés à M. Moulay en tant que personne physique, mais à une SARL identifiée, disposant d'un siège à Sour El-Ghozlane, d'un registre du commerce, d'un marché avec de multiples panneaux publicitaires donc agréée par l'Etat ! Pourquoi vient-il aujourd'hui nous narguer avec ses déclarations mensongères à l'emporte-pièce ?" Notre interlocuteur souligne par ailleurs que les délais maintes fois fixés pour les payements n'ont jamais été respectés : "Pourquoi devrions-nous le croire, puisque depuis plus de 8 mois il nous embobine en repoussant l'échéance de paiement ? En plus, il a le toupet de dire que les personnes qui ont déposé plainte contre lui seront payées en dernier. Ce sont là clairement des menaces ! Nous nous sommes concertés et nous avons pris la décision de ne pas subir ce chantage de retirer nos plaintes, car même s'il nous réhabilite dans nos droits, le préjudice moral est là. Savez-vous qu'un des clients de cette SARL résidant à Bordj El-Bahri est décédé il y a quelques jours d'un arrêt cardiaque ? Nous avons tous subi des préjudices et nous exigeons réparation.'' Selon M. Hamani, il y aurait entre 3000 et 4000 clients de cette SARL qui attendent d'être payés, et certains n'osent pas déposer plainte : "A Alger, nous avons recensé plus d'une centaine de femmes victimes de la SARL El-Waâd Essadeq. Ces dernières ne veulent pas déposer plainte de peur de ne pas revoir leur argent ou pour ne pas être obligées de se présenter devant la justice je l'ignore, mais pour nous, les personnes qui se sont constituées en collectif, nous n'allons pas demeurer les bras croisés. Nous allons déposer une deuxième plainte à Sour El-Ghozlane à partir de la semaine prochaine, et nous n'avons nullement l'intention d'étouffer cette affaire." Les victimes de cette SARL ne désespèrent pas d'être réhabilitées dans leurs droits, même si, disent-elles : "Malgré l'absence des autorités, personne ne s'est prononcé sur cette affaire, ni le maire ni les députés, nous sommes confiants en la justice qui nous donnera assurément gain de cause." à noter que dans ce message diffusé sur les réseaux sociaux, M. Moulay a certes garanti le remboursement des clients, mais aucun mot quant à s'acquitter de ses dettes vis-à-vis du Trésor public qui aurait poursuivi en justice le gérant de cette SARL. H. B.