Objet d'une délicate opération d'entretien depuis le mois de juin dernier, le haut-fourneau n°2 (HF2) du complexe sidérurgique d'El-Hadjar a, enfin, été remis en marche et devrait être opérationnel dès cette fin de semaine, apprend-on auprès de la direction générale du groupe Sider. Cette même source indique que les travaux de réhabilitation, qui avaient été confiés dans un premier temps à une équipe de techniciens russes, s'étaient désespérément prolongés et qu'il a fallu faire appel à une escouade de mécaniciens algériens pour venir à bout, avec succès, de la panne. Une prouesse technique pour les milliers de salariés du site d'ArcelorMittal, qui, depuis des mois, appréhendent la fermeture définitive de cette infrastructure vitale du complexe, qui emploie, rappelons-le, quelque 350 employés, et, partant, la paralysie de toutes les unités de transformation qui en dépendent. Tout heureuse de la remise en exploitation du seul haut-fourneau, la direction du complexe se félicite aujourd'hui de l'engagement effectif du personnel à ses côtés dans la phase difficile qui menaçait et menace encore la survie du site d'Annaba suite aux bouleversements survenus, pratiquement, durant toute l'année. Des bouleversements qui se sont caractérisés, on s'en souvient, par des pannes récurrentes dans les installations les plus importantes du site et par, notamment, des mouvements de protestation et des sit-in de travailleurs, qui ont eu pour conséquence le blocage de certaines unités de production. Au final, et on le déplore actuellement, le complexe sidérurgique d'El-Hadjar n'a pu produire que 300 000 tonnes d'acier alors que, théoriquement, il devait en produire un million, c'est-à-dire trois fois plus, et ce, malgré le recours à l'importation de produits semi-finis décidée en désespoir de cause par la direction, afin de minimiser les pertes. Une catastrophe financière, estiment les gestionnaires des groupes ArcelorMittal et Sider, surtout que les désordres induits risquent à terme de compromettre le Plan d'investissement à hauteur d'un milliard de dollars promis par les pouvoirs publics, après révision des relations de partenariat, qui unissent le gouvernement algérien et le géant mondial de l'acier ArcelorMittal. Nous rapportions dans ces mêmes colonnes, il y a quelques mois, les préoccupations des responsables du complexe, lesquels évoquaient sans ambages le danger de fermeture totale du complexe, qui pèse sur le complexe industriel. Les représentants des travailleurs avaient, de leur côté, tiré, eux aussi, la sonnette d'alarme par la voix de Noureddine Amouri et Riad Djemaï, respectivement secrétaire général du syndicat d'entreprise et président du comité de participation d'ArcelorMittal Algérie. Les communiqués émis par les parties, direction et partenaire social, étaient unanimes pour dénoncer les dépassements subis et font appel à la vigilance des salariés pour éviter le pire. Nous apprenons que des plaintes ont été déposées en justice à l'encontre des fauteurs de troubles identifiés et tout particulièrement d'un ancien responsable syndical, aujourd'hui à la retraite, lequel est fortement suspecté d'être derrière "les manœuvres internes et externes de déstabilisation en provoquant un climat malsain incitant à paralyser la production des différents ateliers". A. A.