Le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, qui a reçu l'ambassadeur de l'Union européenne, M. Marek Skolil, et M. Bernard Savage, chef de la division Maghreb, service européen pour l'action extérieure, ne semble pas rassuré sur leurs motivations "inavouées" et encore moins satisfait du contenu de la discussion qu'il a eue avec eux. Malgré les assurances de l'ambassadeur qui, à l'issue de la rencontre, a expliqué que ce genre de consultations est régulier entre les deux parties. Et que cette fois-ci, la délégation venue de Bruxelles avait du temps et a élargi ses discussions à la classe politique. "Les discussions ont porté sur les questions politiques, économiques, les relations avec eux, et des questions sécuritaires également. Et on leur a fait part de nos réserves", a déclaré M. Saâdani. Mais il ne dira pas de quelles réserves il s'agit. Dans un premier temps, le patron du FLN a salué les rencontres entre la délégation européenne et les partis politiques. L'UE est la bienvenue. Elle parle avec tous les partis, la classe politique et le FLN qui est majoritaire et les institutions. Avant de se ressaisir et d'afficher ses doutes, une fois la délégation partie. "Le travail que fait l'UE ne nous rassure pas. Nous avons des doutes", dit-il en rappelant ce qu'elle a fait avec l'Otan en Libye. De l'ingérence. "L'Algérie n'accepte pas l'ingérence, quelle qu'elle soit. Pas d'ingérence parce que l'Algérie est indépendante et a payé cela avec 1,5 million de martyrs, ce que je leur ai dit", a-t-il expliqué. Pour l'ambassadeur de l'UE, cette activité relève de "l'ordinaire" puisque les rencontres sont régulières et à tous les niveaux. "Nous nous rencontrons à Alger ou à Bruxelles et à tous les niveaux et dans tous les formats possibles. Cela fait partie des relations que nous appelons les relations de voisinage", dit-il tout en précisant que ce dialogue entre dans le cadre de l'accord d'association. M. Skolil a rejeté l'accusation d'ingérence dans les affaires internes de l'Algérie. "Nous ne faisons aucune ingérence. Ce n'est pas dans nos habitudes", dit-il. "Nous avons des rencontres. Des discussions régulières. Que ce soit notre délégation avec tous nos partenaires en Algérie et les délégations qui viennent de Bruxelles, de la même manière", a-t-il souligné. Pour M. Savage, il n'y a rien de nouveau. "Nous rencontrons des partis, qu'ils soient avec le gouvernement ou dans l'opposition. Nous sommes là essentiellement pour écouter. Nous écoutons nos interlocuteurs politiques légitimes qui prônent l'activité politique pacifique", dit-il pour justifier ses rencontres avec l'opposition. "Nous ne sommes pas partie prenante. Nous n'avons pas de solution à proposer ou de revendications. Nous écoutons, c'est tout", a-t-il indiqué. Mais cela n'a pas suffi pour dissiper les doutes et les craintes de Amar Saâdani qui les a exprimés une fois ses hôtes partis. D B