Les mouvements de protestation devenus récurrents dans la wilaya de Béjaïa ont fini par faire réagir les autorités politiques. Lesquelles autorités ont voulu comprendre l'origine de cette contestation qui pourrait évoluer dangereusement tellement les coupures de routes sont devenues systématiques à chaque mouvement social. Aussi, une commission interministérielle est attendue ce mercredi, à Béjaïa. Elle devrait réunir, d'un côté, les cadres des ministères concernés, en l'occurrence l'Intérieur, l'Energie et les Mines, l'Habitat, les Ressources en eau, etc.; de l'autre, le wali de Béjaïa, les élus dont le P/APW et les 52 APC que compte la wilaya, mais aussi les membres de l'exécutif de wilaya. Cette rencontre intervient après le déplacement, mercredi dernier, d'une délégation composée d'élus de la wilaya et du wali de Béjaïa convoquée au ministère de l'Intérieur pour être entendue sur ces mouvements sociaux devenus récurrents et qui se traduisent, la plupart du temps, par des fermetures de routes préjudiciables aux usagers, mais aussi à l'économie locale. Mouvements de rue motivés très souvent par des engagements non tenus et comme dernier recours. C'est du moins l'explication que donnent les contestataires lorsqu'ils répondent aux sollicitations des journalistes. Selon des sources dignes de foi, outre le wali, les quatre P/Apc des communes de la daïra de Chemini dont les populations réclament le raccordement au gaz naturel, il y avait également leurs collègues des communes de Fennaïa, Kherrata et Tazmalt, trois élus de l'APW. Il s'agit du président de la commission de l'habitat et de l'urbanisme à l'Apw (FLN), du 1er vice-président de l'Apw (RND) et d'un élu du RCD. Les élus du FFS, dont le P/APW, après avoir décrié la gestion du wali dans une récente déclaration, ont préféré bouder la réunion, a-t-on indiqué. Ladite réunion a été présidée par le SG du ministère de l'Intérieur. À l'ordre du jour de cette rencontre : les mouvements de protestation qui rythment le quotidien des citoyens à Béjaïa et les multiples projets en stand-by. C'est ainsi que la lenteur observée dans les travaux de la pénétrante, les oppositions qui freinent la réalisation de certains projets structurants en raison des oppositions citoyennes, le raccordement au réseau de gaz naturel et l'attribution de logements à l'origine de plusieurs frondes ont été au cœur des discussions engagées. Cette rencontre s'est soldée par la décision des autorités de donner leur aval afin de mobiliser l'argent nécessaire pour l'inscription de 15 communes non encore alimentées en gaz de ville dans un futur proche. De leur côté, les maires des communes concernées se sont engagés à aplanir les différends existant entre l'administration et les citoyens qui s'opposent au passage des projets de gaz et d'électricité. M. Ouyougoute/H. Kabir