Depuis plusieurs années, la politique des autorités algériennes est orientée sur la production locale des produits pharmaceutiques, afin de réduire la facture des importations de plus en plus importante. A titre indicatif, le coût des importations des produits pharmaceutiques par l'Algérie a atteint 2,07 milliards de dollars sur les dix premiers mois de 2014 contre 1,65 milliard de dollars à la même période de 2013, soit une hausse de plus de 25%, selon les statistiques fournies par les services de Douanes. Le marché national du médicament est estimé à près de 3 milliards de dollars, dont 1,85 milliard d'importation alors que le reste provient de la production locale dont 84% reviennent au secteur privé et 16% au public. Actuellement, la production locale, ne couvre que 40% du marché national. Elle devrait atteindre, si les objectifs sont respectés, 65% en 2015/2016. « Si les projets d'investissement dans le domaine de l'industrie pharmaceutique se concrétiseraient, ils permettront de placer l'Algérie en position de force, non seulement pour couvrir le marché national mais surtout pour exporter», affime le président de l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop), le Dr Abdelouahed Kerrar. «Notre filière a connu, ces dernières années, un engouement exceptionnel en matière d'investissements, puisque ce ne sont pas moins de 151 unités de production nouvelles qui sont actuellement en phase de construction, en sus des 80 déjà opérationnelles». Il a souligné, en outre, que le remboursement sur la base du tarif de référence mis au point par le ministère en charge des caisses nationales de sécurité sociale, «n'aurait pas été possible sans la démarche concurrentielle impulsée grâce à une offre conséquente de produits compétitifs fabriqués localement». Le président de l'Unop estime, que le système d'enregistrement, ploie aujourd'hui sous la charge, et risque à coup sûr de constituer un goulot d'étranglement au cours des prochaines années, si des mesures radicales de remise en ordre ne seront pas prises». «Il en va de même du contrôle de la qualité, du système des prix et de tous les autres aspects touchant à l'encadrement d'une filière en pleine croissance», a-t-il ajouté, rappelant que «le détail des dysfonctionnements et des propositions pour les corriger a été maintes fois communiqué par l'Unop». Le développement de la production nationale a «largement» favorisé l'extension du marché du générique en Algérie et ce, en conformité avec les orientations des pouvoirs publics,. «Cette politique a, en conséquence, largement contribué à faire baisser, d'une manière globale, les prix du médicament dans notre pays», a-t-il relevé. Pour le président de l'Unop, «cela n'est pas toujours perceptible par les citoyens, en particulier tous ceux dont le pouvoir d'achat reste encore très faible». «Cependant, en comparaison avec tous les pays voisins, a-t-il fait remarquer, les prix de nos produits sont parmi les plus bas». Pour M. Kerrar, le secteur pharmaceutique est un secteur «extrêmement complexe» qui fait appel à des efforts «continus en termes d'innovation, de recherche et de développement de produits de plus en plus efficaces». Il a jugé, à ce propos, qu'«un effort sans précédent devra être consenti en vue de trouver de nouveaux marchés et cela commande la définition urgente d'une stratégie nationale impliquant aussi bien les opérateurs nationaux que les services compétents de l'Etat algérien». «Une action en direction des marchés africains, à titre d'exemple, nous semble particulièrement souhaitable», a-t-il indiqué, exprimant de la «disposition» de l'Unop à s'engager dans toute initiative en ce sens. Il a, par ailleurs, appelé les administrations à se «moderniser rapidement» et à «anticiper» la nouvelle donne qui s'annonce, afin d'éviter tout désordre ou préjudice pour «un grand nombre d'investisseurs courageux qui ont pris le risque de se lancer sur un marché difficile», a-t-il dit. Il a souligné, en outre, que le remboursement sur la base du tarif de référence mis au point par le ministère en charge des caisses nationales de sécurité sociale, «n'aurait pas été possible sans la démarche concurrentielle impulsée grâce à une offre conséquente de produits compétitifs fabriqués localement». «Nous sommes fiers, à l'Unop, d'avoir contribué à implanter ce système dans notre pays», a-t-il dit, ajoutant que «maintenant, en tant qu'entrepreneurs, nous restons particulièrement mobilisés sur les volets liés à la qualité et aux bonnes pratiques de fabrication de nos produits». Il a expliqué que ce volet qualité «revêt une dimension majeure qui se décline à travers des efforts de formation continue des personnels et à travers l'observance des standards internationaux les plus exigeants».