La convention "va permettre de tirer profit de l'expérience de la Banque mondiale et de former une élite capable de faire avancer l'Algérie dans cette compétition, dans laquelle les pays qui n'introduisent pas les réformes substantielles seront déclassés et perdent de précieux points". Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, et le représentant résident de la Banque mondiale en Algérie, Emmanuel Noubissié Ngankam, ont signé, hier, en présence notamment du secrétaire général de l'UGTA et des présidents des organisations patronales, une convention sous la forme d'une assistance technique remboursable (ATR) "pour la réalisation d'une mission d'accompagnement et de coaching dans le but d'améliorer de manière significative le climat des affaires". Le ministre de l'Industrie souligne dans son communiqué que "l'appui d'une telle institution a déjà donné d'excellents résultats dans d'autres pays qui ont su adopter des réformes pertinentes à travers des mesures d'assouplissement administratives pour redynamiser le processus de création d'entreprise et faciliter la tâche aux jeunes entrepreneurs et Pme locales". Le ministère de l'Industrie et des Mines rappelle que dans le classement annuel "Doing Business 2015", établi sur la base d'une dizaine d'indicateurs par la Banque mondiale, l'Algérie a été positionnée à un rang qui ne reflète pas réellement les efforts entrepris par les pouvoirs publics depuis ces dernières années. En effet, dans le rapport Doing Business 2015, l'Algérie est classée à la 154e place, sur 189 économies évaluées. Si notre pays a amélioré son classement en matière de raccordement à l'électricité en gagnant trois points, il a régressé dans pratiquement tous les indicateurs. Contrairement à beaucoup de pays qui ont progressé plus vite, le rythme des réformes en Algérie est perçu comme étant relativement lent. La convention signée, hier, "va permettre de tirer profit de l'expérience de la Banque mondiale pour asseoir un mécanisme d'évaluation et de suivi de la mise en œuvre du plan d'action du comité dédié à l'amélioration de l'environnement des affaires et de former une élite capable de faire avancer notre pays dans cette compétition dans laquelle les pays qui n'introduisent pas les réformes substantielles seront déclassés et perdent de précieux points". Le gouvernement a fait le pari d'améliorer substantiellement le classement de l'Algérie afin qu'il reflète non seulement la pertinence des réformes engagées, mais également et surtout afin qu'il traduise la réalité du climat des affaires dans notre pays qui souffre d'un déficit d'image. "Le gouvernement fait du climat des affaires une de ses priorités dans son programme. Après avoir mis en place le comité dédié à l'amélioration de l'environnement des affaires en mars 2013, le gouvernement vient aujourd'hui avec un dispositif pour accompagner ce comité dans sa laborieuse tâche", souligne le communiqué du ministère de l'Industrie et des Mines. La mission d'assistance du ministère de l'Industrie et des Mines et du comité par la Banque mondiale durera une année et consistera à élaborer des outils opérationnels (matrice d'actions, mécanisme d'évaluation et de suivi d'actions). Elle aura aussi à organiser des séminaires de sensibilisation et d'échanges avec les acteurs du terrain, ainsi que le coaching des membres de ce comité et du ministère dans la prise en charge du processus d'amélioration du climat des affaires en Algérie. Au-delà de l'amélioration du classement de l'Algérie, dans le rapport Doing Business, la finalité de la mission est d'aider à adopter des réformes pertinentes en matière de facilitation des procédures administratives, la réduction des délais et de coûts d'obtention des pièces administratives pour booster l'investissement et la création d'entreprises. Abdessalem Bouchouareb a indiqué qu'il fera, dans les prochains jours, des propositions au gouvernement, pour accélérer la mise en œuvre des mesures de facilitations du climat des affaires déjà "identifiées". Le ministre de l'Industrie a indiqué que le gouvernement est résolu à ce que l'année 2015 soit l'année de l'amélioration du climat des affaires. M. Noubissié a annoncé, pour sa part, la venue en Algérie, le 13 décembre prochain, de la première mission d'une douzaine d'experts. Malgré ses limites, Doing Business reste extrêmement pertinent et est devenu, au fil des années, une référence. M. R.